Lung Cancer

Le cancer du poumon chez les transplantés rénaux : une étude multicentrique française

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2017

Épidémiologie

Le but de ce travail français est de préciser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutives des cancers broncho-pulmonaires qui surviennent après une transplantation rénale.

Dans ce but, ont été recensés les cancers broncho-pulmonaires observés de 2003 à 2012 dans 3 cohortes de greffés rénaux des hôpitaux Foch, Necker et Bichat. Une étude cas-contrôle a été réalisée qui a porté sur les cas observés dans les bases de données de ces hôpitaux comparés à des contrôles composés de patients atteints de cancer broncho-pulmonaire et traités à l’hôpital Foch qui ont été appariés selon l’âge, le sexe et la date du diagnostic.

Pendant cette période, 30 cas ont été observés et l’incidence dans cette population a été de 1,89/1000 personnes/an.

L’âge médian de ces malades était de 60 ans, 80 % étaient des hommes, tous étaient fumeurs actifs ou anciens fumeurs (35PA).

Le type histologique principal était l’adénocarcinome (40%) et 60% des malades avaient un cancer de stade IV.

L’intervalle médian entre la transplantation et le cancer était de 7 ans.

Comparés aux contrôles, les malades qui avaient eu une transplantation rénale différaient peu des contrôles à l’exception de la répartition histologique : il y avait davantage d’épidermoïdes (30 vs 13%) mais la proportion des contrôles atteints de cancers épidermoïdes est dans cette étude  plus basse qu’elle n’est en général.

Les chiffres de survie ne différaient pas significativement. Enfin, la plupart des patients décédaient de leur cancer.

Cette étude est la plus importante parmi les études consacrées au cancer broncho-pulmonaire chez les transplantés rénaux.

Elle confirme que dans cette population l’incidence du cancer broncho-pulmonaire est élevée mais il est impossible en revanche d’affirmer à partir de ces données qu’elle est plus élevée que dans une population comparable de fumeurs ou d’anciens fumeurs puisqu’on ne connait pas l’incidence chez les contrôles.

Elle n’objective pas de différence significative entre les malades atteints de cancer broncho-pulmonaire qui ont eu une transplantation rénale et des contrôles qui n’en ont pas eu.

Le point le plus intéressant est qu’elle montre que les cancers diagnostiqués chez ces malades pourtant fortement médicalisés sont dans 60% des cancers de stade IV ce qui fait probablement des transplantés rénaux fumeurs et anciens fumeurs de très bons candidats au dépistage du cancer du poumon par scanner faiblement dosé.

 

Reference

Lung cancer in renal transplant recipients: A case-control study.

Rousseau-Gazaniol C, Fraboulet S, Couderc LJ, Kreis H, Borie R, Tricot L, Anglicheau D, Martinez F, Doubre H, Bonnette P, Mellot F, Massiani MA, Pelle G, Sage E, Moisson P, Delahousse M, Zemoura L, Chapelier A, Hamid AM, Puyo P, Longchampt E, Legendre C, Friard S, Catherinot E.

Lung Cancer 2017; 111 : 96-100

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer