Journal of Clinical Oncology

Nivolumab en association à la chimiothérapie de première ligne, une étude de phase I (Checkmate 012)

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2016

Immunothérapie, Traitement des stades IV

Le Nivolumab, anticorps monoclonal IgG4 entièrement humain que l’on ne présente plus, est un inhibiteur de point de control de l’immunité agissant sur l’axe PD1/PDL1 qui est actuellement approuvé en monothérapie en deuxième ligne des cancers bronchiques non à petites cellules.

Dans l’article publié par Rizvi et al il est associé à la chimiothérapie à base de platine dès la première ligne. Il s’agit d’une des cohortes de l’étude CheckMate 012, étude de phase I multicohortes dont une autre  étude vient d’être analysée (cliquer ici).  Le nivolumab était donné avec la chimiothérapie de façon concomitante pour 4 cycles puis en maintenance pour les patients qui ne progressaient pas après l’induction. Trois schémas de chimiothérapie étaient utilisés, Cisplatine-Gemcitabine pour les carcinomes épidermoïdes, Cisplatine-Pemetrexed pour les adénocarcinomes et Carboplatine-Paclitaxel pour toutes les histologies. Le nivolumab était donné à 10 mg/kg pour les deux premiers bras, et 5 ou 10 mg/kg pour le dernier bras (qui de fait constituait deux bras distinct). Au total 56 patients ont été répartis dans ces différents bras de traitement. Les toxicités de tout grade les plus fréquemment rapportées étaient la fatigue, les nausées, la perte d’appétit et l’alopécie. Les toxicités spécifiques à l’immunothérapies étaient cutanées, rénales et pulmonaires

Les taux de réponses variaient en fonction de bras entre 38% et 71% et les médianes de PFS de 4.8 mois et 7.1 mois. Les médianes d’OS étaient entre 11.6 et 19.2 mois pour les bras où le nivolumab était administré à 10 mg/kg, et non encore atteinte dans le bras à 5 mg/kg. Si l’on regarde le statut PDL1 (disponible pour 44 patients), 52% étaient positifs (>1%).  Comme souvent, on ne note pas de grande différence en terme de taux de réponse que l’on exprime PDL1 (48%) ou non (43%).  Mais de façon plus surprenante, il n’est pas noté de différence non plus en terme de durée de réponse, de PFS ou d’OS (avec la réserve bien sur liée aux tout petits effectifs).

Au total, il semble que l’ajout du nivolumab à une chimiothérapie  soit gérable et il est possible que la combinaison des deux modalités de traitement permettent d’améliorer l’efficacité (restons prudents, il s’agit encore une fois de résultats de phase I) notamment à 5 mg/kg avec le doublet carboplatine-paclitaxel.

Reference

Nivolumab in Combination With Platinum-Based Doublet Chemotherapy for First-Line Treatment of Advanced Non-Small-Cell Lung Cancer.

Rizvi NA, Hellmann MD, Brahmer JR, Juergens RA, Borghaei H, Gettinger S, Chow LQ, Gerber DE, Laurie SA, Goldman JW, Shepherd FA, Chen AC, Shen Y, Nathan FE, Harbison CT, Antonia S.

J Clin Oncol. 2016 Jun 27. [Epub ahead of print

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