Lung Cancer

Le pronostic des cancers du poumon du fumeur dépend-t-il de l’importance de leur tabagisme ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2014

Épidémiologie, Prévention

Le tabac est le principale étiologie du cancer broncho-pulmonaire et le tabagisme est un facteur pronostique défavorable lorsqu’on compare la survie des patients atteints de cancer broncho-pulmonaire selon qu’ils sont ou non fumeurs. Mais, chez les fumeurs, la quantité de tabac fumé pendant la vie a-t-elle une valeur pronostique ?

C’est pour répondre à cette question qu’a été menée cette étude rétrospective monocentrique japonaise qui porte sur les données cliniques de 1730 patients consécutifs opérés entre 1973 et 2007. Les fumeurs ont été divisés en plusieurs catégories :

-       fumeurs légers avec un tabagisme cumulé <30 PA,

-       gros fumeurs de 30 à 60 PA,

-       et les super gros fumeurs qui ont fumé plus de 60PA.

Fumeurs versus non fumeurs

Lorsqu’on compare la survie des fumeurs à celle des non fumeurs, il n’existe une différence significativement que pour les adénocarcinomes.

-       pour les adénocarcinomes, le taux de survie à 5 ans des non fumeurs est de 67,9%, et chez les fumeurs de 53,7% (p<0,0001),

-       pour les épidermoïdes le taux de survie à 5 ans des non fumeurs est de 28,6%, et chez les fumeurs de 46,7%.  Mais les courbes se croisent et cette différence n’est pas significative (p=0,36).

Survie en fonction de la quantité fumée

-       Les trois courbes de survie des patients qui avaient un adénocarcinome, se superposent et il n’y a aucune différence significative.

-       Pour les épidermoïdes, de façon inattendue, ce sont les fumeurs qui ont fumé moins de 30 PA qui ont la moins bonne survie (p = 0,0003) et les courbes des gros et des super-gros fumeurs de superposent.

Analyse multivariée

En analyse multivariée, ce sont le statut tabagique (fumeur vs non-fumeur), le stade pTNM, et le type d’intervention chirurgicale qui étaient pour les adénocarcinomes des facteurs pronostiques indépendants. 

Pour les épidermoïdes,  on retrouve le stade pTNM et le type d’intervention comme facteurs pronostiques mais ce sont les fumeurs légers qui ont le pire pronostic.

Il nous semble que ces résultats doivent être interprétés avec prudence, ne serait-ce que parce que certains groupes sont numériquement peu importants : ii n’y a par exemple que 56 malade dans la catégorie des épidermoïdes fumeurs légers. Si ces chiffres reflètent bien la réalité, les auteurs de travail proposent plusieurs explications qui sont basées sur le fait que la voix de la cancérogenèse serait différente pour ces diverses catégories de patients. 

Reference

The prognostic impact of the amount of tobacco smoking in non-small cell lung cancer-Differences between adenocarcinoma and squamous cell carcinoma.

Okamoto T, Suzuki Y, Fujishita T, Kitahara H, Shimamatsu S, Kohno M, Morodomi Y, Kawano D, Maehara Y.

Lung Cancer 2014; 85 : 125-30

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer