Journal of Thoracic Oncology

Le pronostic des CBNPC opérés de taille ≤ 1cm est étroitement lié à la présence ou non de verre dépoli

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2017

Imagerie : Radiologie, Chirurgie, Anatomo-pathologie

Les cancers broncho-pulmonaires qui mesurent moins de 1 cm ont-ils toujours un bon pronostic ? C’est la question a la quelle répond cette étude rétrospective japonaise qui porte sur les données de 328 patients opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules de taille ≤ 1 cm et qui sont classés cN0 lors de leur bilan initial.   Ils étaient classés sur la base du rapport entre la taille de la zone solide et la taille tumorale (CTR = consolidation to  tumor ratio),  en

  • Pur verre dépoli (CTR =0) chez 139 patients,
  • En partie solide (0<CTR<1) chez 123 patients,
  • Pur solide (CTR =1) chez 66 patients.

Dans cette série les patients qui avaient une tumeur en verre dépoli pur ou partiellement solide avaient une résection limitée, dans presque tous les cas une segmentectomie avec un curage ganglionnaire plus ou moins complet. Les résections en wedge n’ont été pratiquée que chez peu de patients en général âgés ou à risque élevé de complications cardiaques ou pulmonaires.

Ils étaient classés dans la 7e classification TNM.

Les caractéristiques des malades des trois groupes différaient sur beaucoup de points, notamment l’âge, le sexe, le tabagisme, le type d’intervention réalisée.

Les sous types histologiques différaient aussi de façon importante et n’étaient pas forcément prévisibles par l’aspect scanographique. Par exemple 70% des lésions en verre dépoli correspondaient à des cancers in situ, mais aussi 22 % des cancers en partie solide et 5 % des purement solides, ou bien des adénocarcinomes lépidiques prédominants étaient observés dans 7% des lésions en verre dépoli correspondaient à des cancers in situ, 26 % des cancers en partie solide et 11  %  des purement solides. 

Dans aucune lésion en verre dépoli pur ou en partie solide  n’a été découverte d’extension ganglionnaire. En revanche respectivement 8% et 3% des solides purs présentaient une extension N1 ou N2.

Avec un suivi médian de 48 mois, la survie globale (p = 0.0015) et la survie sans récidive (p<0,0001) étaient significativement meilleures chez les patients qui avaient des lésions totalement ou partiellement sub-solides comme le montre le tableau ci-dessous :

 

Verre dépoli pur

En partie solide

Purement solide

Survie sans récidive à 5 ans (%)

100

97,5

87,6

Survie à 5 ans (%)

100

94,9

79,3

  Des récidives ont été observées chez 12 malades, 10 (15,1%) avaient des lésions purement solides et 2 (1,6%) en partie solides. Ces différences étaient significatives (p<0,0001)

Ces résultats démontrent combien la classification scanographique, centrée sur la présence de verre dépoli, est importante et peut-être même davantage liée au pronostic que ne le sont les sous-types histologiques.  Ils peuvent nous aider à choisir entre chirurgie ou surveillance ou résection limitée ou non chez les malades à risque chirurgical élevé. Gardons toutefois en mémoire le fait que ces données ne concernent que les tumeurs infra-centimétriques et qu’on ne peut donc pas déduire de ces résultats des conséquences sur notre prise en charge des tumeurs de taille supérieure à 1 cm. 

Reference

Prognostic Impact of the Findings on Thin-Section Computed Tomography in Patients with Subcentimeter Non-Small Cell Lung Cancer.

Hattori A, Matsunaga T, Hayashi T, Takamochi K, Oh S, Suzuki K.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 954-962.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer