British Journal of Cancer

Les femmes dont le tabagisme est élevé ont-elles un risque de cancer broncho-pulmonaire supérieur à celui des hommes ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2014

Épidémiologie, Prévention

Les hommes et les femmes sont-ils égaux face au risque de cancer broncho-pulmonaire qu’induit le tabagisme? C’est la question souvent débattue que pose à nouveau ce travail du groupe français ICARE dont nous avons déjà cité une publication sur ce site (/prev-em-onco/2675).

Dans cette étude, qui a inclus 650 femmes et 2276 hommes, le tabagisme a été quantifié selon le « comprehensive smoking index » (CSI) qui incorpore la durée du tabagisme, le temps depuis la cessation et l’intensité du tabagisme.

La répartition histologique des patients de ce fichier est différente puisque 53% des femmes avaient un adénocarcinome, 17 % un épidermoïde et 15 % un cancer bronchique à petites cellules alors que pour les hommes, 33% avaient un adénocarcinome, 35 % un épidermoïde et 14 % un cancer bronchique à petites cellules.

Les auteurs montrent que globalement l’effet du tabagisme exprimé en CSI  est sensiblement le même dans les deux sexes.

En revanche, l’augmentation du risque par paliers d'augmentation de CSI élève chez les femmes 2 fois plus le risque de cancer épidermoïde et de cancer à petites cellules alors qu’il ne modifie pas significativement celui d’adénocarcinome.

Les femmes soumises à un tabagisme important auraient donc un risque de cancer broncho-pulmonaire supérieur à celui des hommes.

 

On voit bien dans cette étude que l’estimation du tabagisme cumulé en paquets/année est très insuffisante pour apprécier le risque de cancer. Introduire le temps d’arrêt est déjà important. Il faut aussi donner un rôle prépondérant à la durée du tabagisme dont on sait qu’elle est davantage liée au risque de cancer que l’intensité. 

Reference

Heavy smoking and lung cancer: Are women at higher risk? Result of the ICARE study.

Papadopoulos A, Guida F, Leffondré K, Cénée S, Cyr D, Schmaus A, Radoï L, Paget-Bailly S, Carton M, Menvielle G, Woronoff AS, Tretarre B, Luce D, Stücker I.

Br J Cancer 2014; 110 : 1385-91.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer