Journal of Thoracic Oncology

Les toxicités précoces sont-elles prédictives de l’efficacité de l’immunothérapie ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2017

Immunothérapie, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Effets secondaires des médicaments

La survenue des effets secondaires immunitaires sous inhibiteurs de point de contrôles est maintenant bien connue notamment depuis leur utilisation en pratique courante. Certaines données rétrospectives, présentées notamment en congres à partir de petites cohortes, laissaient penser que la survenue de telles toxicités pourrait être associée à un meilleur devenir chez ces patients, avec toutes les limites et les biais que l’on connaît dans ce genre de séries.

L’étude publiée par Teraoka est une série prospective de 43 patients traités par Nivolumab  au delà de la première ligne, dans un seul centre Japonais.  Les effets secondaires survenant à 2 semaines et à 6 semaines étaient relevés pour tenter de les corréler au devenir des patients.

Au total 19 patients ont présenté des effets secondaires dès la deuxième semaines, le plus souvent des rash cutanés (28%), de la fièvre (14%), des diarrhées (9%) ou une élévation des transaminases (2%). Il n’est pas noté de différence de survenue des effets indésirables selon le statut PDL1. En revanche, les patients PDL1 positifs à plus de 50% présentaient des taux de réponse significativement meilleurs (50% versus 6%, p<0.01) et une meilleure PFS (p=0.01).

Parmi les patients ayant un effet secondaire immunitaire à 2 semaines, le taux de contrôle de la maladie et les taux de réponses étaient meilleurs, ainsi que la survie sans progression. On observait la même tendance pour les toxicités à 6 semaines mais de façon non significative. La survie globale n’est pas mature au moment de la publication pour pouvoir conclure.

Le type d’effet secondaire est important semble t il. Un rash et une fièvre, sont associés à un meilleur devenir alors que la diarrhée ne l’est pas.  On constate la même chose à 6 semaines. Les élévations des enzymes hépatiques n’ont pas non plus d’impact sur la PFS.

On notera que les patients présentant un effet secondaire immunitaire semblent plus jeunes que ceux n’en présentant pas.

Il s’agit d’une étude prospective, a notre connaissance la seule du genre, qui tend à confirmer ce que de nombreux cliniciens avaient constaté en routine sur de faibles effectifs de patients.

 

 

Reference

Early Immune-Related Adverse Events and Association with Outcome in Advanced Non-SmallCell Lung Cancer Patients Treated with Nivolumab: A Prospective Cohort Study.

Teraoka S, Fujimoto D, Morimoto T, Kawachi H, Ito M, Sato Y, Nagata K, Nakagawa A, Otsuka K, Uehara K, Imai Y, Ishida K, Fukuoka J, Tomii K.

J Thorac Oncol. 2017; 12 : 1798-1805

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer