Chest

L’évaluation cytologique rapide sur site (ROSE) faite par le pneumologue ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2014

Anatomo-pathologie, Endoscopie bronchique et pleurale

L’évaluation cytologique rapide sur site (ROSE) des prélèvements réalisés par ponctions transbronchiques représente un réel progrès dans la mesure où cet examen permet d’interrompre ou de répéter les prélèvements en fonction d’un premier diagnostic rapide. Néanmoins cet examen n'est pas accessible partout, loin de là, essentiellement pour des raisons de manque de personnel qualifié et le manque de temps.

La question à la quelle cherche à répondre cette étude est de savoir si il ne serait pas possible de donner une formation aux pneumologues qui seraient amenés ensuite à réaliser de tels examens à la place du cytologiste.

Un pneumologue de cette équipe pneumologique italienne a bénéficié d’une formation accélérée sous forme de 18 sessions de trois heures de lecture de cytopathologie sous la direction d’un anatomopathologiste certifié et de lectures dans ce domaine.

Ensuite pendant plus d’un an tous les patients adressés pour le diagnostic d’adénopathies médiastinale ou hilaires qui l’acceptaient sont rentrés dans une étude prospective. Installé dans la salle d’endoscopie,  ce pneumologue évaluait les prélèvements après chaque passage d’aiguilles. Il devait les classer en cinq catégories :

-       C1 : pas de prélèvement permettant un diagnostic,

-       C2 : lésion bénigne,

-       C3 : lésion probablement bénigne,

-       C4 : suspicion de lésion maligne,

-       C5 : lésion maligne.

Les lames étaient ensuite transmises à un cytopathologiste qu’il ne connaissait pas les résultats de la lecture du pneumologue. Il devrait, pour sa lecture, utiliser les mêmes catégories.

Au total 88 patients ont été inclus. Des prélèvements cytologiques ont été effectués par cytoponctions transbronchiques pour 93 lésions. Chaque lésion étant l’objet de plusieurs passages,  362 ROSE ont été réalisées. Les résultats sont résumés sur le tableau ci dessous :

 

Cytologiste (n)

Pneumologue agrément (%)

Kappa

C1 : pas de prélèvement permettant un diagnostic

189

87

0,74 (0,62-0,90)

C2 : lésion bénigne

40

93

0,69 (0,56-0,81)

C3 : lésion probablement bénigne

3

0

0

C4 : suspicion de lésion maligne

19

90

0,21 (0,15-0,36)

C5 : lésion maligne

111

82

0,81 (0,70-0,90)

Total

362

81

0,73 (0,61-0,86)

Avec un pourcentage d’agrément de 81% (kappa à 0,73) le résultats étaient assez concordants surtout pour le diagnostiques de malignité.

Les chiffres de sensibilité et de spécificité établis en référence au diagnostic définitif :

 

Sensibilité

Spécificité

Cytologiste

95

92

Pneumologue

91

72

Ce travail dont la méthodologie est rigoureuse semble montrer qu’il est des cas où, lorsque les manques de disponibilité des cytopathologistes existent, un pneumologue formé en cytologie pourrait probablement se substituer à ceux-ci pour cette lecture qui n’est de toutes façons que provisoire.
 

Reference

The Role of the Pulmonologist in Rapid On-site Cytologic Evaluation of Transbronchial Needle Aspiration: A Prospective Study.

Bonifazi M, Sediari M, Ferretti M, Poidomani G, Tramacere I, Mei F, Zuccatosta L, Gasparini S.

Chest 2014; 145 : 60-5. 

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