European Respiratory Journal

Toute adénopathie apparue dans la suite d’un cancer n’est pas forcément maligne.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2013

Chirurgie, Anatomo-pathologie, Endoscopie bronchique et pleurale

Pour évaluer l’incidence des ganglions sarcoïdiens découverts dans la suite d’un cancer, les auteurs italiens de cette lettre ont effectué une étude rétrospective monocentrique. Cette étude portait sur tous les patients adressés pour diagnostic, par échoendoscopie œsophagienne ou échoendoscopie bronchique,  d’adénopathies médiastinales survenant entre 3 et 334 mois après un cancer.

Quarante huit patients en 4 ans ont été inclus. Ils avaient eu un cancer broncho-pulmonaire (n=10), un lymphome (n=9), un cancer du sein (n=7), un cancer urologique (n=6), digestif (n=6), ORL (n=4), gynécologique (n=3) ou autre (n=8). Plusieurs patients avaient plusieurs cancers.

Chez 45 (94%) des patients la procédure a été jugée diagnostique :

  • Chez 12 patients (26,7%) il s’agissait de granulomes spécifiques sans nécrose évocateurs de sarcoïdose. Ces ganglions étant observés aussi bien à distance qu’au voisinage d’un cancer.
  • Chez 13 autres (28,9%), il s’agissait de métastases,
  • et chez les 20 restant le diagnostic d’hyperplasie ganglionnaire non spécifique a été retenu. Ce diagnostic a été confirmé chirurgicalement chez trois de ces patients tandis que les autres ont été surveillés. Il en est de même des patients qui avaient une granulomatose ganglionnaire qui tous sauf un étaient asymptomatiques.

Les auteurs pensent à juste titre que les ganglions prélevés qui présentaient des granulomes spécifiques étaient plutôt l’objet d’une réaction « sarcoid-like » que d’une authentique sarcoïdose  systémique car il n’y avait chez eux aucun autre signe clinique ou radiologique de sarcoïdose.

La seule réserve que l’on peut faire sur cette série, est que le suivi moyen n’était que de 14 mois, insuffisant pour affirmer avec certitude que ces ganglions ne présentaient pas une réaction sarcoïdienne au voisinage d’une authentique récidive néoplasique.

Ce travail a en tout cas le mérite de rappeler qu’une adénopathie chez un patient qui a des antécédents néoplasiques n’est pas forcément néoplasique … Et même loin de là, puisque dans cette série, les ganglions n’étaient néoplasiques que chez à peine 30% des malades.

Reference

Sarcoid-like lesion is a frequent benign cause of lymphadenopathy in neoplastic patients.

Ravaglia C, Gurioli C, Casoni GL, Romagnoli M, Tomassetti S, Gurioli C, Dubini A, Poletti V

Eur Respir J. 2013; 41 : 754-5. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer