Annals of Oncology

L’expression de l’EGFR est pronostique dans l’étude SQUIRE

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2016

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Il y a un an, nous commentions sur ce site les résultats d’une importante étude de phase III randomisée, l’étude SQUIRE (cliquer ici), menée chez plus de 1000 patients atteints de cancer épidermoïde et chez lesquels un traitement de première ligne par cisplatine et gemcitabine était comparé à ce même traitement avec du necitumumab, un anticorps monoclonal anti-EGFR. Cette étude montrait des bénéfices de survie et de survie sans progression certes modestes, mais incontestables. Ces résultats étaient d’autant plus intéressants qu’ils étaient obtenus sans détérioration de la qualité de vie (cliquer ici).

Dans cette étude, il paraissait légitime de déterminer si, comme dans l’étude FLEX, l’expression de l’EGFR à l’immunohistochimie était on non pronostique.

Ces résultats ont été disponibles chez 982 des 1093 patients, c’est à dire 90% de l’ensemble des patients en intention de traiter. 

Parmi ceux-ci, 935 (95%) avaient une immunohistochimie positive et seulement 47 avaient une immunohistochimie négative.

 

HR (95%CI)

Survie médiane (mois)

p

 

 

CT+ Necitumumab

Chimiothérapie

 

Ensemble des patients

0,84 (0,74-0,96)

11,5

9,9

0,01

Immunohistochimie positive

0,79 (0,69-0,92)

11,7

10

0,002

On voit sur ce tableau que chez les patients qui expriment l’EGFR la différence de survie est significativement supérieure pour les malades qui ont reçu du necitumumab, avec un HR de survie nettement meilleur que celui qui était observé dans la population générale. La survie sans progression  de cette population positive était également significativement prolongée avec un HR à 0,84.    Les données détaillées fournies sur un tableau en ligne montrent que seuls les patients dont l’immunohistochimie est négative n’ont pas bénéficié du necitumumab. Le HR de survie en fonction du HR de risque de décès chez les positifs ne bénéficie pas d’une croissance linéaire mais est quand même encore meilleur chez ceux qui expriment l’EGFR à plus de 50% : il est à 0,73 chez les 50-75% et à 0,77 chez les >75%.

La toxicité est à nouveau rapportée dans cet article mais cette fois uniquement pour les EGFR positifs : hypomagnésémie et rash cutanés sont les 2 principales complications, comme dans l’étude sur la population générale publiée il y a un an.

Cet article démontre qu’une meilleure sélection des patients par l’immunohistochimie EGFR augmente le bénéfice de l’apport du necitumumab à une chimiothérapie par cisplatine et gemcitabine dans cancers bronchiques non à petites cellules  épidermoïdes.   

 

Reference

Correlation of EGFR-expression with safety and efficacy outcomes in SQUIRE: a randomized, multicenter, open-label, phase III study of gemcitabine-cisplatin plus necitumumab versus gemcitabine-cisplatin alone in the first-line treatment of patients with stage IV squamous non-small-cell lung cancer.

Paz-Ares L, Socinski MA, Shahidi J, Hozak RR, Soldatenkova V, Kurek R, Varella-Garcia M, Thatcher N, Hirsch FR.

Ann Oncol 2016; 27 : 1573-9

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