Journal of Thoracic Oncology

L’organisation des soins améliore la survie des malades

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2013

Épidémiologie, Prévention, Méthodologie / Essais thérapeutiques

En 1990 un rapport publié au Danemark montrait une importante stagnation des taux de survie qui restaient inférieurs à ceux des autres pays nordiques. À cette époque au Danemark,  la vision du cancer du poumon était fataliste et tout le monde pensait que le seul objectif était de réduire le tabagisme. En 1991 le Danish Lung Cancer Group (DLCG) a été créé. Il réunissait tous les spécialistes impliqués dans la prise en charge du cancer broncho-pulmonaire. Sa première tâche a été de recueillir des informations dans 90 structures impliquées dans le diagnostic et la prise en charge du cancer broncho-pulmonaire. Cette enquête a montré d’importantes variations. Ceci a conduit à l’établissement de recommandations dont la première édition a été publiée en 1998. Un registre danois des cancers broncho-pulmonaires a été ouvert en 2000 qui à ce jour a inclus plus de 45 000 patients, c’est à dire à partir de 2005 plus de 90% des cancers broncho-pulmonaires du Danemark.

Un certain nombre de paramètres ont été étudiés qui tous ont été améliorés entre 2003 et 2012 (ou 2010-11 si les derniers chiffres n’étaient pas disponibles) :

-       Les taux de survie à 1 et 2 ans sont passés de 36,6 et 19,8% à 42,7 et 24,3%.

-       Les taux de survie à 30 jours après la chirurgie de 93,7 à 99%.

-       Les taux de survie à 1 an et 2 ans après la chirurgie de 73,8 et 60,5% à 85,9 et 75,5%.

-       Le taux de patients commençant une chimiothérapie dans les 42 jours qui suivaient la date où ils étaient adressés de 62,9 à 82,9%.

-    Le taux d’accord entre le cTNM et le pTNM de 68,2 à 91,3%. Ces discordances étaient au départ extrêmement différentes selon les régions. Au fur et à mesure qu’elles étaient moins nombreuses, les disparités se sont atténuées.

La survie à 5 ans n’est malheureusement pas disponible depuis 2007 (elle est passée de 9,8% en 2003 à 12,1 en 2007) et le taux de résection n’est disponible que depuis 2008 (il est passé de 18,7 en 2008 à 19,8% en 2012).

La mise en place de ce registre et de ces recommandations n’explique probablement pas tout : on peut espérer que les progrès thérapeutiques ont aussi joué un rôle. On peut penser aussi que les progrès de l’imagerie ont contribué à réduire l’écart entre le cTNM et le pTNM. Il n’en reste pas moins que l’organisation des soins a très certainement contribué à l’amélioration de ces chiffres. C’est elle qui explique l’accès plus fréquent à la chirurgie, l’accès plus rapide à la chimiothérapie et probablement la réduction de la disparité qui existait entre les différentes régions.

Reference

Nationwide Quality Improvement in Lung Cancer Care: The Role of the Danish Lung Cancer Group and Registry

Jakobsen E, Green A, Oesterlind K, Rasmussen TR, Iachina M, Scient C, Palshof tumeur

J Thorac Oncol 2013; 8 : 1238–1247

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer