Annals of Oncology

Mutations de MET et immunothérapie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2018

Immunothérapie, Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

On sait l’activité de l’immunothérapie est modeste chez les  patients qui ont une mutation EGFR ou une translocation ALK-EML4 et nous avons commenté de nombreux articles sur ce sujet. Mais qu’en est-il des patients qui ont une altération de l’exon 14 de MET ? 

Pour répondre à cette question les auteurs de cet article ont travaillé sur l’analyse en NGS des tumeurs de 2869 patients pris en charge de 2014 à 2017 au Memorial Sloan Kettering Cancer Center et au Dana Farber Cancer Institute. Parmi ces tumeurs, 147 avaient une mutation d'épissage de l'exon 14 de MET (5%). L’âge médian de ces malades était de 73 ans et leur tabagisme médian était de 6 paquets année. Il s’agissait le plus souvent d’adénocarcinomes (74 %) suivis de carcinomes sarcomatoïdes (19 %). Les deux tiers de ces patients (102/147) avaient un cancer métastatique. 

Expression de PD-L1  

Parmi ces 147 patients, du tissu était utilisable pour l’immunohistochimie PD-L1  chez 111 (76%) des patients. Cette immunohistochimie était

  • Négative (PD-L1 = 0%) chez 37% des malades.
  • Intermédiaire (PD-L1 = 1 à 49%) chez 22% des malades
  • Et élevée (PD-L1 ≥50%) chez 41% des malades. 

L’âge, le sexe, le tabagisme et le stade de la maladie n’étaient pas corrélés au statut PD-L1. En revanche, une différence existait concernant l’histologie : les carcinomes sarcomatoïdes puisque 14 des 22 malades dont la tumeur avait cette histologie avaient une expression de PD-L1  ≥50%. 

Charge mutationnelle

Parmi les tumeurs des 147 patients, 140 (95%) ont pu avoir une détermination de leur charge mutationnelle. Celle-ci était moins élevée (3,8 mutations par mégabase) chez les malades qui avaient une mutationd'épissage de l'exon 14 de MET que pour les autres tumeurs (5,7 mutations par mégabase).

Réponse à l’immunothérapie

Seulement 24 patients ont reçu une immunothérapie et étaient évaluables pour la réponse : 22 ont reçu un anti PD-1 ou PD-L1  et 2 une association d’ anti PD-1 et d’anti CTLA-4 en première (n=11), deuxième (n=6)  ou troisième ligne (n=7). Quatre réponses partielles (17%) ont été obtenues, 3 en monothérapie et 1 avec une bithérapie. La survie sans progression médiane était de 1,9 mois et la survie médiane de 18,2 mois. 

Les auteurs retiennent de ce travail que bien qu’une proportion non négligeable de patients  expriment PD-L1 , le taux de réponse partielle et surtout de la durée de la survie sans progression sont peu importants. De plus la charge mutationnelle est inférieure à celle des autres tumeurs. 

Il semble donc, à la lecture des résultats de cette étude, que l’immunothérapie ne soit donc probablement pas un traitement à privilégier pour les tumeurs qui ont mutation d'épissage de l'exon 14 de MET.  

 

 

 

 

 

 

Reference

PD-L1 expression, tumor mutational burden, and response to immunotherapy in patients with MET exon 14 altered lung cancers.

Sabari JK, Leonardi GC, Shu CA, Umeton R, Montecalvo J, Ni A, Chen R, Dienstag J, Mrad C, Bergagnini I, Lai WV, Offin M, Arbour KC, Plodkowski AJ, Halpenny DF, Paik PK, Li BT, Riely GJ, Kris MG, Rudin CM, Sholl LM, Nishino M, Hellmann MD, Rekhtman N, Awad MM, Drilon A.

Ann Oncol2018; 29 : 2085-2091

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