Journal of Thoracic Oncology

Corrélation entre les drivers oncogéniques usuels et le statut PD-L1

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2017

Immunothérapie, Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Anatomo-pathologie

Un certain nombre de traitements sont ou seront très prochainement, dès la première ligne, prescrits d'après les résultats de la recherche d’anomalies moléculaires dont la découverte est susceptible de conduire à la mise en œuvre d’un traitement ciblé et d’une immunohistochimie PD-L1 qui, si elle est positive à plus de 50%, sera susceptible de conduire à la prescription de pembrolizumab prochainement puis probablement plus tard d’autres immunothérapies.  

Dans la perspective de cette démarche, les auteurs de ce travail ont listé un certain nombre de questions qui n’ont pas de réponse actuellement :

  • Existe-t-il des malades qui ont à la fois une immunohistochimie PD-L1 positive à au moins 50% et un driver oncogénique ?
  • Peut-on sélectionner le meilleur traitement de première ligne à partir de ces résultats ?
  • Peut-on effectuer ces examens à partir des prélèvements qui sont obtenus en routine ?

Pour répondre à ces questions les auteurs de cette étude monocentrique menée à Boston ont appliqué, à 71 échantillons tumoraux d’adénocarcinomes broncho-pulmonaires de différentes origines (biopsies chirurgicales, petites biopsies, prélèvements cytologiques ganglionnaires ou pleuraux) et recueillis dans la « vraie vie », un séquençage des exons 18-21 de l’EGFR et des codons 12-13 de KRAS, des FISH pour ALK et ROS1 et une immunohistochimie PD-L1 (clone 22C3 Dako).

Les résultats ont été les suivants :

 

PDL1 ≥50%

PDL1 <50%

Nombre (%)

21 (29,6)

50 (70,4)

Mutés EGFR (n)

0

13

Translocation ALK-EML4 (n)

1

3

Translocation ROS1 (n)

0

2

Mutés KRAS (n)

7

16

L’expression de PD-L1 était seulement associée avec le tabagisme mais ne l’était avec aucun autre facteur. 

On voit sur le tableau ci-dessus que sur les 19 prélèvements qui objectivaient une anomalie moléculaire accessible à un traitement ciblé, 18 avaient une immunohistochimie PD-L1 inférieure à 50%. Un seul de ces malades qui présentait un réarrangement ALK-EML4 avait une immunohistochimie PD-L1 positive.

Ces résultats sont intéressants, même s’ils ne concernent pas un grand nombre de prélèvements, parce qu’ils montrent qu’un tel bilan va permettre demain de choisir un traitement de première ligne qui serait dans cette série dans plus de la moitié des cas une immunothérapie ou une thérapeutique ciblée et une chimiothérapie pour le reste des cas. Un seul des 71 malades échapperait à cette règle, c’est celui qui présente à la fois une translocation ALK-EML4 et une immunohistochimie PD-L1 ≥50%.

Ces résultats ont été obtenus dans la vraie vie et dans une population américaine dont le profil mutationnel est proche du nôtre. Il n’y a donc pas de raison pour que des résultats différents soient retrouvés dans notre pays.

 

 

 

Reference

Correlation between Classic Driver Oncogene Mutations in EGFR, ALK, or ROS1 and 22C3-PD-L1 ≥50% Expression in Lung Adenocarcinoma.

Rangachari D, VanderLaan PA, Shea M, Le X, Huberman MS, Kobayashi SS, Costa DB.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 878-883

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Revue : British Journal of Cancer