Journal of Thoracic Oncology

Nivolumab dans le mésothéliome : une nouvelle étude de phase II

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2018

Mésothéliomes, Immunothérapie

Les traitements au delà de la deuxième ligne dans le mésothéliome pleural malin sont restés à ce jour assez décevants. Il était donc tout naturel que l’on teste dans cette indication les inhibiteurs de checkpoint immunitaires en monothérapie ou en association, ce d’autant que cette pathologie est volontiers considérée comme très liée à l’immunité. 

La publication rapportée ici concerne des mésothéliomes pleuraux traités par nivolumab en seconde ligne thérapeutique dans un seul centre des Pays Bas. 

Au total, 34 patients (33 évaluables, 1 étant décédé d’un arrêt cardiaque avant l’évaluation) présentant un mésothéliome soit épithelioïde (n=28), sarcomatoïde (n=2) ou biphasique (n=4), ont été traités par nivolumab 3 mg/kg toutes les deux semaines. Tous les patients avaient été traités préalablement par une ligne de chimiothérapie (un patient par deux lignes).

Le nombre médian de cures de nivolumab administrées est de 7 pour une durée médiane de traitement de 2.8 mois.

En termes de résultat, on note à 12 semaines, 8 patients en réponse partielle et 8 patients en stabilité (chez 4 de ces patients, la tumeur était encore stable à 6 mois. Un patient stable à 12 semaines était finalement répondeur à 18 semaines). Au total, 39% des patients était considérés comme ayant un bénéfice clinique. Trois patients ont présenté une pseudo progression mais aucune hyper-progression n’a été notée. La médiane de PFS était de 2.6 mois (CI95% 2.23-5.49), à 6 mois 29% des patients n’avaient pas progressé. La médiane d’OS était de 11.8 mois (CI95% 9.7-15.7%). Le marquage PDL1 n’était pas corrélé à la réponse.

En termes de toxicités, 76% des patients ont présenté un effet secondaire quel que soit le grade. Le plus souvent, il s’agissait de fatigue (29%), et de prurit (15%). Les effets de grades 3-4 ont concerné 26% des patients. Il n’a pas été noté de décès toxique. 

Il s’agit donc d’une piste thérapeutique intéressante dans une indication dans laquelle aucun traitement n’a réussi à démontrer une efficacité. Les résultats sont en phase avec ce qui avait été retrouvé dans l’essai de phase II IFCT 15-01 MAPS2 dont les résultats ont été rapportés par Arnaud Scherpereel à l’ASCO 2017 (cliquer ici). Ceci en attendant que l’immunothérapie soit peut être adoptée en association avec la chimiothérapie dès la première ligne.

Reference

Programmed Death 1 Blockade With Nivolumab in Patients With RecurrentMalignant Pleural Mesothelioma.

Quispel-Janssen J, van der Noort V, de Vries JF, Zimmerman M, Lalezari F, Thunnissen E, Monkhorst K, Schouten R, Schunselaar L, Disselhorst M, Klomp H, Hartemink K, Burgers S, Buikhuisen W, Baas P.

J Thorac Oncol 2018; 13 : 1569-1576

75 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer