Lancet oncology

Pembrolizumab dans le mésothéliome : des résultats prometteurs

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2017

Mésothéliomes, Immunothérapie

KEYNOTE-028 est une étude ouverte multicentrique internationale de phase Ib à promotion industrielle menée en deuxième ligne chez des patients de PS 0 ou 1 atteints de mésothéliome et dont la tumeur exprime PDL1.

Les patients recevaient 10mg/kg de pembrolizumab par voir intraveineuse toutes les 2 semaines jusqu’à progression ou toxicité. Les objectifs principaux étaient la tolérance et le taux de réponse. Les objectifs secondaires étaient la survie sans progression, la survie globale et la durée de réponse.

A partir de 83 patients atteints de mésothéliome dont la tumeur a été examinée pour rechercher si elle exprimait PDL1, 38 (46%) exprimaient PDL1 et 25 étaient éligibles pour l’étude. L’âge moyen de ces derniers était de 65 ans, 68% étaient de sexe masculin et les ¾ avaient une histologie épithélioïde. Ils ont été traités de mai à août 2014.

Effets secondaires

Seize patients (64%) ont eu des effets secondaires dont les plus fréquents étaient la fatigue, les nausées, les arthralgies, le prurit, l’anorexie et la sécheresse buccale. Cinq patients ont eu au moins une toxicité de grade 3. Aucune toxicité de grade 4 ou 5 liée au traitement n’a été décrite.

Des effets adverses immunologiques ont été observés chez 3 patients rhabdomyolyse de grade 3, hypothyroïdie de grade 2, iridocyclite de grade 3, érythème multiforme de grade 1, érythème de grade 3 et réaction locale de grade 2.  

Efficacité

Une réduction de taille des lésions tumorales a été observée chez 14 des 23 patients. Le taux et durée de réponses confirmées et les durées de réponse et de survie sont indiqués dans le tableau ci-dessous :

N

25

Durée  de suivi (mois)

18,7

Réponses complètes/ réponses partielles (%)

0 /5 (20)

Stabilité (%)

13 (52)

Temps médian jusqu’à la réponse (mois)

1,9

Durée médiane de réponse (mois)

12

Bénéfice clinique (RC+RP+Stabilité ≥6 mois) (%)

40

Survie sans progression médiane (mois)

5,4

Taux de survie sans progression à 6 /12 mois (%)

45,8/20,8

Survie médiane (mois)

18

Taux de survie à 6/12 mois (%)

83,5/62,6

  On voit qu’un bénéfice clinique défini par une réponse objective ou une stabilité de plus de 6 mois a été observée chez 40% des patients et qu’on retrouve, comme dans les cancers bronchiques non à petites cellules, des réponses rapidement obtenues et dont la durée médiane est de l’ordre d’un an. Il est surtout particulièrement intéressant de constater que 40% des malades sont vivants 2 ans après le début de ce traitement de deuxième ligne.  

D’autres études de phase II sont en cours. En France, les premiers résultats de l’étude de phase II randomisée IFCT 1501 MAPS 2, dans laquelle des patients atteints de mésothéliome sont traités en deuxième ou troisième ligne soit par nivolumab soit par nivolumab et ipilimumab, seront présentés en juin prochain à l’ASCO (cliquer ici) . 

Dans cette maladie pour laquelle peu de traitements sont actifs en deuxième ligne, il semble bien qu’enfin les choses soient en train de bouger.

 

Reference

Clinical safety and activity of pembrolizumab in patients with malignant pleural mesothelioma(KEYNOTE-028): preliminary results from a non-randomised, open-label, phase 1b trial.

Alley EW, Lopez J, Santoro A, Morosky A, Saraf S, Piperdi B, van Brummelen E.

Lancet Oncol 2017 [Epub ahead of print]

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