Annals of Oncology

Nivolumab et Chimiothérapie : une nouvelle étude de phase Ib.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2017

Immunothérapie, Traitement des stades IV

L’avenir des inhibiteurs de checkpoints anti PD1 ou antiPDL1 passera peut être par des associations, soit avec d’autres inhibiteurs (comme avec les anti CTLA4) soit avec la chimiothérapie (voire des thérapies ciblées).

L’étude de phase Ib publiée par Kanda S et al rapporte les résultats de 4 cohortes de patients  ayant des cancers bronchiques non à petites cellules de stade IIIB ou IV. Les patients recevaient tous du nivolumab, à une dose supérieure à celle habituellement utilisée (ici à 10 mg/kg tous les 21 jours) et étaient répartis en fonction de leurs types histologiques et de leur ligne de traitement pour recevoir : 

  • soit en première ligne du cisplatine et de la gemcitabine pour les épidermoïdes (bras A),
  • soit du cisplatine et du pemetrexed (bras B) ou un triplet carboplatine/paclitaxel/bevacizumab (bras C) pour les non épidermoïdes,
  • soit pour les patients en deuxième ou troisième ligne, du docetaxel (bras D).

Le nivolumab était donné en maintenance après l’induction, soit seul (bras A et D) soit avec le pemetrexed (bras C) soit enfin avec bevacizumab (bras C).

D’avril 2013 à Mars 2014, 6 patients ont été recrutés dans chaque bras, dans un seul centre Japonais. Quatre patients seulement avaient des carcinomes épidermoïdes (2 dans le bras A et 2 dans le bras D).

Les taux de réponses étaient de 50% dans les bras A et B, de 100% dans le bras C et de seulement 16.7% dans le bras D. Les médianes de survies sans progressions étaient de 6.28 mois dans le bras A, 9.63 dans le bras B et 3.15 mois dans le bras D. Elle n’était en revanche pas atteinte dans le bras C. Dans chaque bras le temps médian d’obtention de réponse était autour de 2 mois. Le lien entre la réponse est le tabagisme est extrêmement variable d’un bras à l’autre et la taille des échantillons ne permet certainement pas de tirer des conclusions solides sur le sujet.

La tolérance des schémas a été tout à fait acceptable, un seul patient ayant atteint un niveau de transaminases ayant nécessité l’arrêt du traitement (bras A). Les autres toxicités, habituelles, étaient de grade 1 ou 2.

Même avec la réserve liée à de très petits échantillons, (établis initialement pour évaluer la tolérance) cette étude laisse penser que l’ajout d’une immunothérapie améliore les performances de la chimiothérapie, au prix d’une toxicité acceptable. Cela semblait effectivement le cas dans l’essai de phase II avec le pembrolizumab en association avec cisplatine/pemetrexed en première ligne que nous avions commenté il y a quelques mois (cliquer ici).

 

 

 

Reference

Safety and efficacy of nivolumab and standard chemotherapy drug combination in patients with advanced non-small-cell lung cancer: a four arms phase Ib study.

Kanda S, Goto K, Shiraishi H, Kubo E, Tanaka A, Utsumi H, Sunami K, Kitazono S, Mizugaki H, Horinouchi H, Fujiwara Y, Nokihara H, Yamamoto N, Hozumi H, Tamura T.

Ann Oncol 2016; 27 : 2242-2250

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