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Lung Cancer

Chirurgie des tumeurs carcinoïdes atypiques : une étude de la SEER Database

2.01
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janvier 2020

Chirurgie, Tumeurs neuro-endocrines, Tumeurs rares

Les tumeurs carcinoïdes atypiques font partie des tumeurs neuroendocrines pulmonaires, développées à partir des cellules neuro endocrines (le plus souvent présentes dans le poumon et dans le tractus gastro intestinal). Les tumeurs neuro endocrines pulmonaires représentent 20 à 30% de toutes les tumeurs neuro endocrines, et environ 1 à 5% des cancers bronchiques. La définition de l’OMS impose moins de 2 mitoses par 2 mm2 de surface tumorale viable, sans nécrose, pour parler de carcinoïde typiques, alors que les carcinoïdes atypiques ont de 2 à 10 mitoses/2mm2 avec ou sans nécrose focale.  La publication commentée ici concerne 697 patients (1033 dossiers analysés) issus de la base de données SEER (qui couvre environ 30% de la population des USA à travers 18 registres) entre 2001 et 2016. L’analyse de la survie a concerné 507 patients en analyse univariée et 464 patients en analyse multivariée. On retrouve une prédominance féminine (329 femmes pour 178 hommes) mais pas de différence de survie. On note en revanche une différence significative de survie en uni et multivarié en défaveur des sujets de plus de 70 ans (p<0.001). 

Les patients dont la taille de la lésion est supérieure à 27.5 mm ont une survie moins bonne (p=0.018) de même que ceux qui ont une dissémination métastatique (p<0.001) ou un envahissement ganglionnaire régional (p<0.05). 

La prise en charge chirurgicale permet d’obtenir des survies à 1, 5 et 10 ans de respectivement 95.6%, 85.2%, et 59%. 

Les auteurs ont proposé un nomogramme pour prédire la survie (à partir de la cohorte du SEER et validé ensuite sur 56 patients d’un centre hospitalier provincial de Shangon (Chine) sur une période de suivi moyenne de 56.88 mois).

Il ressort que la technique chirurgicale constitue le principal facteur pronostique, suivi de l’âge, de la dissémination ganglionnaire loco régionale, de la dissémination métastatique, de la réalisation d’un curage ganglionnaire, et enfin, de la taille de la tumeur. 

Les auteurs ont comparé leur nomogramme à la classification TNM AJCC et concluent à une meilleure capacité à discriminer les pronostics notamment pour les plus petits stades. Néanmoins les auteurs reconnaissent certaines limites comme le nombre de dossiers exclus au départ notamment en raison de la présence de plusieurs tumeurs, ce qui pourrait constituer un biais. On retiendra tout de même, mais sans pouvoir conclure formellement, que les patients qui ont eu une lobectomie ont une survie meilleure que ceux qui ont eu une pneumonectomie (tumeur plus volumineuse ? extension ganglionnaire plus importante ?) ou ceux qui ont une résection atypique (contre indication à une lobectomie ?). Le normogramme utilise des facteurs faciles à inclure dans la pratique quotidienne et mérite d’être plus amplement évalué compte tenu du manque de recommandation solide dans ce type de tumeurs. 

Reference

The role of surgery for atypical bronchopulmonary carcinoid tumor: Development and validationof a model based on Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER) database.

Chen X, Pang Z, Wang Y, Bie F, Zeng Y, Wang G, Du J.

Lung Cancer 2020; 139 : 94-102

Auteur

Anonyme