Lung Cancer

Peut-on informer sur les facteurs de risque du cancer au moment où on dépiste ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2019

Prévention, Dépistage

Des experts européens ont pris position en faveur du dépistage du cancer broncho-pulmonaire pour les fumeur et anciens fumeurs à risque élevé et ils ont recommandé que ce dépistage soit associé à des conseils de sevrage tabagique (cliquer ici). Ces recommandations rejoignent celles faites en 2012 et récemment renouvelées par des experts français (cliquer ici)

L’objet de l’enquête anglaise dont les résultats sont présentés ici est de savoir si les personnes qui se soumettent à un dépistage trouvent un intérêt à recevoir, au moment de ce dépistage, des conseils sur le tabagisme et plus généralement sur leur style de vie. 

Dans ce but, les auteurs ont interrogé 685 fumeurs ou anciens fumeurs ayant récemment cessé leur tabagisme et âgés de 50 à 75 ans. Les participants étaient exclus s’ils avaient un antécédent de cancer ou si, alors qu’on leur expliquait l’intérêt et les modalités du dépistage scanographique, ils indiquaient qu’ils ne souhaitaient pas participer à une campagne de dépistage. L’étude a porté donc finalement sur un échantillon de 459 personnes. Leur âge moyen était de 59,4 ans, la moitié étaient des hommes, la plupart avaient un niveau d’éducation élevé. Les ¾ étaient fumeurs actifs, plus de la moitié avaient un excès pondéral, ne suivaient pas les conseils sur l’absorption quotidienne de fruits et légumes ou l’activité physique quotidienne. Un tiers buvaient de l’alcool de façon excessive.  Ainsi au total en moyenne ces personnes avaient au moins 3 facteurs de risque de cancer. 

Les 2/3 de ces personnes interrogées souhaitaient recevoir des conseils sur leur style de vie au moment du dépistage.  A noter cependant que 64 personnes (13,9%) ont indiqué qu’ils seraient moins disposés à participer au dépistage si des conseils sur leur mode de vie étaient donnés.  Toutefois, en analyse multivariée, le fait de recevoir ou non des conseils n’influait pas sur la participation au dépistage.

A quel moment faut-il donner ces conseils ? A la réponse à cette question les personnes interrogées étaient partagées : la majorité préféreraient qu’ils leurs soient donnés au moment du dépistage (38%), les autres au moment du résultats de celui-ci (30%) et 17% avant le rendez-vous de scanner. Enfin quelques personnes proposaient une date éloignée du dépistage. 

Les personnes interrogées privilégiaient les conseils sur le tabac et l’alimentation sur le poids et l’activité physique. Seulement 10 participants étaient intéressés par des informations la consommation d’alcool. 

Cette étude confirme qu’il est possible de fournir une information sur le tabagisme au moment du dépistage. On le savait déjà et il est même démontré que le dépistage est un moment propice pour proposer un sevrage tabagique et que cette proposition débouche assez souvent sur un sevrage tabagique. Sans doute faut-il d’ailleurs privilégier la date du rendu du résultat puisqu’il est démontré que le taux de cessation du tabac est plus élevé lorsque le scanner montre une anomalie même bénigne  (cliquer ici).

Cette étude montre aussi que la majorité des candidats au dépistage acceptent de recevoir au moment du dépistage des informations sur les autres facteurs de risque et donc des conseils sur leur mode de vie. Il restera à savoir si ces conseils sont suffisants pour les modifier …

 

Reference

Interest in lifestyle advice at lung cancer screening: Determinants and preferences.

Stevens C, Smith SG, Quaife SL, Vrinten C, Waller J, Beeken RJ.

Lung Cancer2019; 128 : 1-5

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer