Journal of the National Cancer Institute

Plaques pleurales et risque de mésothéliome

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2013

Mésothéliomes

Le lien entre plaques pleurales et mésothéliome reste débattu, plusieurs articles contradictoires ayant été publiés sur ce sujet.

Ce travail a été mené à partir d’une cohorte française centrée sur le dépistage des complications pleuro-pulmonaires l’amiante dans 5 régions françaises. Son objectif était de déterminer le lien entre l’existence de plaques pleurales détectées au scanner et le risque de mésothéliome. C’est le premier travail qui pose cette question en utilisant le scanner.

Parmi 13 859 sujets éligibles pour ce programme, 7275 ont eu des scanners et 5287 hommes avaient les critères pour être finalement inclus des ce travail.

Parmi ceux-ci 1078 (20,4%) avaient des plaques pleurales avec ou sans atteinte diaphragmatique et 20 (0,4%) des plaques exclusivement diaphragmatiques.

Les scanners étaient lus par deux experts en radiologie pulmonaire, et éventuellement un troisième en cas de non agrément. Ceux-ci n’avaient aucune information sur le type et la durée d’exposition. Le nombre, le siège, l’épaisseur et la taille des plaques étaient mesurés.

Deux sortes de plaques étaient définies : les plaques pariétales jugées typiques (71,2%) quand elles étaient bilatérales, d’épaisseur supérieure à 2 mm, de longueur supérieure à 1 cm, qu’elles soient ou non calcifiées. Toutes les autres étaient qualifiées de moins typiques.

Que ces plaques soient typiques ou qu’elles soient jugées moins typiques leur fréquence était liée à la durée d’exposition à l’amiante.

Dix-sept cas de mésothéliomes incidents ont été diagnostiqués dans cette cohorte entre 2004 et 2010 dont 14 ont été considérés comme certains par le panel français des anatomopathologistes MESOPATH.

Parmi ces 17 cas de mésothéliomes, 5 seulement n’avaient pas de plaque.

Qu’il s’agisse des 17 cas ou seulement des 14 confirmés par MESOPATH, il existait sur un modèle de Cox un lien très significatif entre plaques pleurales (typiques et non typiques) et mésothéliome. Ce lien persistait après ajustement à la durée d’exposition et au temps écoulé depuis la première exposition. A titre d’exemple, après ajustement à la durée et à l’ancienneté de l’exposition, le HR des plaques typiques était de 6,8 (2,2-21,4).

Les auteurs concluent ce travail en disant que, compte tenu de la fréquence et du pronostic du mésothéliome ces données ne doivent pas servir au dépistage du mésothéliome mais plutôt à prendre en compte pour le calcul des échelles d’indemnisation.

Reference

Pleural plaques and the risk of pleural mesothelioma.

Pairon JC, Laurent F, Rinaldo M, Clin B, Andujar P, Ameille J, Brochard P, Chammings S, Ferretti G, Galateau-Sallé F, Gislard A, Letourneux M, Luc A, Schorlé E, Paris C.

J Natl Cancer Inst 2013; 105 : 293-301. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer