Smoking, Occupational Risk Factors, and Bronchial Tumor Location: A Possible Impact for Lung Cancer Computed Tomography Scan Screening.

L’objectif de ce travail est de déterminer si les facteurs de risques professionnels impactent la localisation des cancers broncho-pulmonaires.

Ce travail est mené à partir de tous les cas incidents de cancers broncho-pulmonaires diagnostiqués au CHU de Rouen de 1997 à 2005 et de Nancy de 2001 à 2009. Tous les patients avaient une broncho-fibroscopie classique permettant de classer les tumeurs en centrales (visibles à la broncho-fibroscopie) ou périphériques. Même si ce critère n’est pas toujours exact car il y a des cancers centraux dont l’endoscopie est normale, il a le mérite d’être simple et reproductible. Les données concernant le tabagisme et l’exposition professionnelle ont été recueillies par un interrogatoire à partir d’un questionnaire standardisé.

Au total 1701 persoones, dont 86,3% d’hommes et seulement 4,4% non fumeurs, ont été inclus. La répartition histologique était conforme à ce qu’on pouvait attendre avec 33,8% adénocarcinomes, 32,6 épidermoïdes, 16,1 petites cellules et 9% de grandes cellules et indifférenciés. Une exposition professionnelle documentée à un agent carcinogène (amiante, chrome, arsenic, cadmium, silice, nickel, soudure, fumées de diesel, hydrocarbures polycycliques aromatiques, radiations ionisantes) d’au moins 6 mois a été retrouvée chez 1076  (63,3%) patients. Ce chiffre très élevé est probablement en relation avec le bassin de population étudié, mais il témoigne aussi du fait qu’il ya a bien une sous-déclaration en France et que beaucoup d’expositions sont décelées quand l’interrogatoire est bien conduit. La nature de ces expositions est indiquée ci dessous :

Dans 61% des cas la tumeur était centrale.

Comme cela est connu, les femmes et les non fumeurs avaient plus féquemment une tumeur périphérique, et les adénocarcinomes étaient le plus souvent également périphériques.

Le mode de tabagisme n’est pas indifférent : plus il est prolongé plus la tumeur a des chances d’être centrale, et plus l’arrêt du tabagisme était lointain, plus était élevée la probabilité que la tumeur soit périphérique.

L’intérêt essentiel de ce travail est de montrer que les patients exposés à l’amiante et aux vapeurs de soudure avaient plus de tumeurs centrales, alors que ceux qui étaient exposés à la silice avaient davantage de tumeurs périphériques.  Il n’y a pas de différences significatives pour les autres carcinogénes.

Ces données sont utiles à l’élaboration éventuelle d’un programme de dépistage qui devrait découler logiquement des résultats du NLST quant on sait que le scanner "low dose" non injecté n’est pas adapté au diagnostic des tumeurs centrales … Mais est-ce bien les tumeurs centrales qu’il est pertinent de dépister ?