Journal of Thoracic Oncology

Statut PD-L1 dans les cellules pleurales des pleurésies cancéreuses

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2018

Immunothérapie, Traitement des stades IV, Anatomo-pathologie

Le débat sur le rôle prédictif du statut PDL1 reste largement ouvert qu’il s’agisse de l’anticorps utilisé en immunohistochimie, des cellules testées ou des inhibiteurs de checkpoints administrés.

La publication rapportée ici s’intéresse cette fois aux pleurésies métastatiques et au rôle du statut PDL1 sur les cellules tumorales pleurales, sur les macrophages et sur les cellules immunitaires, considérant que ces marqueurs pourraient être représentatifs du micro environnement tumoral.

L’équipe Chinoise de Tseng YH et al.  a testé rétrospectivement les cellules tumorales, les macrophages et les cellules immunitaires retrouvés dans les épanchements pleuraux de 102 patients (dont seuls 12 ont reçu une immunothérapie), inclus entre 2014 et 2016. L’anticorps utilisé était le SP142 et le score était exprimé en nul, 1+ pour faible, 2+ pour moyen et 3+ pour fort.

La majorité des cellules tumorales, des macrophages et des cellules immunitaires restaient négatifs au testing (dans respectivement 82.4%, 76.5% et 95.7% des cas). Le reste des macrophages avait un score à 1+ (23.5%). Les cellules tumorales étaient à 1+ dans 6.9% des cas, 2+ dans 5.9% et 4.9% à 3+. Les cellules immunitaires étaient à 1+ dans 1% des cas, et 3+ dans 3.9%.

L’intensité de fixation étaient corrélée entre cellules tumorales et macrophages (p<0,001). Il n’était pas noté de corrélation entre les cellules tumorales et les cellules immunitaires (p=0,162) ni entre macrophages et cellules immunitaires (p=0,12).

PDL1 est retrouvé négatif sur les cellules tumorales plus souvent chez les femmes que chez les hommes (p=0,012), ce qui n’est pas retrouvé sur les macrophages ni sur les cellules immunitaires.

La fixation sur les cellules tumorales ou les macrophages n’impacte pas la survie globale, mais en revanche, les patients ayant une plus forte fixation sur les cellules immunitaires, ont une meilleure survie (p = 0,004).

Sur les 12 patients traités par immunothérapie, tous étaient négatifs pour PDL1 sur la tumeur primitive (test par SP142 ou 22C3), un seul avait une expression faible sur les cellules tumorales pleurales en utilisant le 22C3.  

Le modèle de microenvironnement des épanchements pleuraux métastatiques est mal connu, nettement moins bien que pour le mésothéliome par exemple. Cette étude semble montrer que l’expression de PDL1 sur les cellules immunitaires pourrait être corrélée à une meilleure survie. En revanche, la corrélation entre le niveau d’expression de PDL1 sur la tumeur primitive et les cellules tumorales pleurales reste peu clair et il ne semble pas que cette recherche sur cellules métastatiques puisse remplacer le marquage sur des biopsies de la tumeur primitive.

 

Reference

PD-L1 Expression of Tumor Cells, Macrophages, and Immune Cells in Non-Small Cell LungCancer Patients with Malignant Pleural Effusion.

Tseng YH, Ho HL, Lai CR, Luo YH, Tseng YC, Whang-Peng J, Lin YH, Chou TY, Chen YM.

J Thorac Oncol 2018; 13 : 447-453

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