Journal of Thoracic Oncology

Taux de réponse après immunothérapie : une nouvelle étude.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2018

Immunothérapie, Traitement des stades IV

Nous commentions il y a quelques jours une étude française qui posait la question de l’efficacité de la chimiothérapie chez des patients ayant reçu au préalable une immunothérapie. Cette étude suggérait que l’immunothérapie ne modifierait pas significativement la sensibilité à la chimiothérapie de l’ensemble d’une population de patients traités par anti PD-1 ou anti PD-L1 pour divers cancers mais qu’elle modifierait la sensibilité des patients qui ont tiré un bénéfice clinique de l’immunothérapie (cliquer ici).

Voici maintenant une étude coréenne rétrospective menée dans le célèbre Samsung Medical Center qui pose la même question chez des patients traités par anti PD-1 ou PD-L1 pour un cancer bronchique non à petites cellules avancés et en progression sous ce traitement. L'objectif principal était la comparaison du taux de réponses objectives de la dernière chimiothérapie avant l’immunothérapie à celui de la première chimiothérapie après l’immunothérapie. L’objectif secondaire était la comparaison des deux survies sans progression avant et après immunothérapie. 

De 2013 à 2017, 309 patients de cet établissement ont reçu un anti PD-1 ou anti PD-L1pour un cancer bronchique non à petites cellules avancé. Parmi ceux-ci, 73 avaient les critères d’éligibilité nécessaires et ont pu être inclus dans l’analyse (212 n’avaient pas reçu de chimiothérapie immédiatement après l'immunothérapie.). Parmi ceux-ci, 34 ont reçu du nivolumab, 30 du pembrolizumab, 4 du durvalumab, 3 de l’avelumab, 1 du durvalumab et du tremelimumab et 1 de l’atezolizumab. La chimiothérapie administrée après l’immunothérapie, l’était en deuxième ligne (n=10), troisième ligne (n=38), quatrième ligne (n=10), cinquième ligne (n=8) ou sixième ligne (n=7). Ainsi les taux de réponse à la dernière chimiothérapie avant l’immunothérapie n’étaient disponibles que chez 63 malades.

Les résultats sont résumés sur le tableau ci-dessous :

 

 

CT administrée juste avant l’IT

CT administrée juste après l’IT

p

Ensemble des malades

N

63

73

 

Réponses (%)

34,9

53,4

0,03

PFS (mois

4,7

4,2

0,84

Chimiothérapie avec platine

N

43

24

 

Réponses (%)

39,5

66 ,7

0,03

PFS (mois

4,7

4,5

0,86

Chimiothérapie sans platine

N

20

49

 

Réponses (%)

25

46,9

0,09

PFS (mois

3,5

3,8

0,56

Les taux de réponse étaient donc globalement significativement supérieurs chez l’ensemble des patients et chez ceux qui recevaient ou non une bithérapie à base de platine. Cette différence était particulièrement importante entre les patients qui recevaient un doublet associant gemcitabine et platine : le taux de réponse était à 75 % pour les chimiothérapies immédiatement après l’immunothérapie versus 38,5 % pour ceux qui la recevaient immédiatement avant. Chez les malades qui recevaient une chimiothérapie sans platine, la supériorité des taux de réponse n’atteignait pas la significativité.

Il n’y avait pas de différences significatives en revanche en ce qui concerne les survies sans progression et les survies globales.

Comme dans l’étude citée plus haut le taux de réponse est plus élevé chez les patients répondeurs à l’immunothérapie : le taux de réponse après la chimiothérapie chez ces patients était de 71,4% versus seulement 51,5% chez les autres mais cette différence n’était pas significative.

Ces données vont dans le même sens que les quelques données publiées et que les observations de beaucoup de cliniciens qui traitent des cancers bronchiques non à petites cellules et ont l’expérience de l’immunothérapie.  Elles sont importantes et devraient être prises en compte pour les futurs essais de stratégie.

 

 

Reference

Increased Response Rates to Salvage Chemotherapy Administered after PD-1/PD-L1 Inhibitorsin Patients with Non-Small Cell Lung Cancer.

Park SE, Lee SH, Ahn JS, Ahn MJ, Park K, Sun JM.

J Thorac Oncol  2018; 1 : 106-111

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