New England Journal of Medicine

Traitement néoadjuvant par immunothérapie : les résultats d’une étude pilote

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2018

Immunothérapie, Traitement péri-opératoire, Chirurgie

Deux centres américains se sont unis pour réaliser cette étude pilote chez 22 patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules résécables de stades I-IIIA avec deux objectifs principaux la faisabilité et la tolérance de deux administrations de 3 mg/kg de nivolumab en pré-opératoire. 

Parmi ces patients,  21 étaient éligibles. Ils avaient un âge moyen de 66,9 ans, 62% présentaient un adénocarcinome et 29% un épidermoïde. Quatre (19%) avaient un cancer de stade I, 10 (48%) un stade II et 7 (33%) un stade III. 

Des événements secondaires de tous grades rapportés au traitement sont survenues chez 5 patients (23%)  dont un seulement était de grade ≥3. 

Il n’y a eu aucun retard à la chirurgie et un seul patient dont le cancer était de stade IIIA n’a pas bénéficié d’une résection complète compte tenu d’un envahissement trachéal. 

Deux réponses partielles (10%) ont été observées et 18 (86%) stabilités. Une seule progression a été observée. En tout huit « down-staging » ont été constatés.

Neuf patients ont présenté une réponse pathologique majeure définie par la présence de 10% ou moins de cellules résiduelles viables au sein de la tumeur réséquée. Trois patients ont eu une réponse complète pathologique au sein de la tumeur primitive (mais l’un d’entre eux avaient encore des cellules tumorales au sein des ganglions hilaires.  Chez ces malades dont la tumeur était en réponse majeure, l’examen anatomopathologique objectivait un grand nombre de lymphocytes et de macrophages associés à une nécrose tumorale témoins d’un mécanisme immunologique de cette réponse.

L’immunohistochimie PD-L1 n’a été effectuée que chez 15 patients : ses résultats n’étaient pas corrélés avec la réponse pathologique. La corrélation de la réponse et de la charge mutationnelle  a pu être évaluée chez 11 patients : Une charge mutationnelle élevée était associée aux réponses histologiques majeures.

Enfin les auteurs ont pu montrer que les tumeurs réséquées qui avaient une réponse histologique majeure avaient un nombre élevé de clones de cellules T spécifiques de néoantigènes souvent même détectés dans le sang périphérique.  

Même si ces premiers résultats portent sur un petit nombre de patients, ils sont particulièrement encourageants par le taux élevé de réponse pathologiques majeures qui ont été obtenues. On retiendra le caractère extrêmement précoce de  ces réponses et le fait que seulement deux réponses partielles ont été décelées ce qui suggère que l’imagerie  sous-estime certainement les réponses. Ces résultats  doivent nous inciter à continuer à inclure très rapidement de nouveaux patients dans l’étude IFCT-1601 IONESCO qui explore depuis déjà un an le durvalumab dans cette indication (cliquer ici).

 

 

Reference

Neoadjuvant PD-1 Blockade in Resectable Lung Cancer.

Forde PM, Chaft JE, Smith KN, Anagnostou V, Cottrell TR, Hellmann MD, Zahurak M, Yang SC, Jones DR, Broderick S, Battafarano RJ, Velez MJ, Rekhtman N, Olah Z, Naidoo J, Marrone KA, Verde F, Guo H, Zhang J, Caushi JX, Chan HY, Sidhom JW, Scharpf RB, White J, Gabrielson E, Wang H, Rosner GL, Rusch V, Wolchok JD, Merghoub T, Taube JM, Velculescu VE, Topalian SL, Brahmer JR, Pardoll DM.

N Engl J Med. 2018 Apr 16. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer