Journal of Thoracic Oncology

TTF1, un marqueur de substitution aux mutations EGFR ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2012

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Anatomo-pathologie

Il a été suggéré dans plusieurs articles que TTF1 (NKX2-1 dans la nomenclature officielle) pouvait être « un marqueur de substitution » des mutations EGFR dont le résultat était beaucoup plus facile et rapide à obtenir puisque nécessitant une simple immunohistochimie. Dans certaines séries, plus de 90% des tumeurs présentant une mutation EGFR avaient aussi une expression positive de NKX2-1, ce qui a conduit à penser que cette immunohistochimie pouvait présélectionner les patients :  en cas de résultat négatif, si le traitement était urgent, une chimiothérapie pouvait être proposée ; en cas de résultat positif au contraire attendre le résultat de la recherche de mutation serait nécessaire.

Le but de ce travail est de vérifier cette hypothèse.

Une database est constituée à partir de 810 patients adressés pour recherche de mutations EGFR dans un centre universitaire d’Amsterdam. Il s’agit de biopsies (n=694), de cytologies (n=54) ou de pièces opératoires (n=162).

Dans 797 cas (98%) l’expression de NKX2-1 était disponible, positive dans 68% des cas et négative dans 32%.

Des mutations EGFR ont été décelées chez 114 malades (14%), 92% étaient positifs en immunohistochimie NKX2-1 et 8% négatifs.

Parmi les patients dont l’ immunohistochimie NKX2-1 était positive, 19,4% avaient une mutation EGFR, contre seulement 3,4% dont l’immunohistochimie était négative.

Les auteurs concluent cette étude en disant que la valeur prédictive négative de l’immunohistochimie pour la recherche de mutations étant supérieure à  95% les résultats de celle-ci :

  • permettent de commencer une chimiothérapie si elle est négative sans attendre les résultats de la recherche de mutations, au moins dans  les cas où la chimiothérapie est urgente,
  • mais conduisent à attendre ces résultats lorsqu’elle est positive.

Cette étude est à rapprocher d’un article de Chest que nous avions lu en février 2012 (/radiofrequence-des-tumeurs-de-stade-ia). Cette importante série rétrospective de Taiwan montrait aussi que les patients TTF1+ avaient un taux de mutations EGFR très supérieur à celui des TTF1- (61,9% vs 32,1%, p<0,01). Il montrait par ailleurs que les patients traités par inhibiteurs de la tyrosine kinase  de l’EGFR, dont la tumeur était mutée et était TTF1 positive étaient ceux qui avaient la plus longue survie.

 

Reference

Negative NKX2-1 (TTF-1) as Temporary Surrogate Marker for Treatment Selection During EGFR-Mutation Analysis in Patients with Non-Small-Cell Lung Cancer.

Vincenten J, Smit EF, Vos W, Grünberg K, Postmus PE, Heideman DA, Snijders PJ, Meijer G, Kuik J, Witte BI, Thunnissen E.

J Thorac Oncol. 2012; 7 : 1522-7

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