Cancer

Radiofréquence des tumeurs de stade IA

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2015

Radiothérapie / Radiofréquence

Cette étude prospective multicentrique américaine a inclus 54 patients en 4 ans dont 51 étaient éligibles,  avec comme objectif principal le taux de survie à 2 ans. Les critères d’éligibilité étaient essentiellement fonctionnels basés sur le VEMS, la DLCO, une insuffisance cardiaque ou la présence d’une HTAP.

L’âge moyen des malades était de 76 ans. Le PS était à zéro dans 18 % des cas,  à 1 dans 57 % des cas et à 2 dans le reste des cas.

Toutes les tumeurs étaient de stade Ia. Leur taille médiane était de 2 cm et leur taille maximum de 2,1 cm. Rapporté aux valeurs théoriques, le VEMS était en moyenne de 48,8 % et la DLCO de 43,7 %.

Trente-six des 51 patients éligibles ont été suivis pendant 2 ans et 15 sont morts pendant cette période, dont 6 de leur cancer et 9 d’autres causes.

Le taux de survie à un an était de 86,3 % est à deux ans de 69,8 % et 30 % des malades ont eu une récidive locale.

Il y a eu un pneumothorax de grade trois (c’est à dire imposant une intervention en hospitalisation) chez 2 malades. Deux événements de grade 4 ont prolongé l’hospitalisation, une insuffisance coronarienne une élévation de la troponine.

Les auteurs concluent que la radiofréquence est un outil utile pour le traitement des patients atteints de tumeurs de petit volume inaccessibles à un traitement chirurgical et que les taux de survie sont comparables avec ceux de la radiothérapie stéréotaxique.

Il est très difficile dans l’état actuel de comparer cette technique avec la radiothérapie stéréotaxique : si on s’y aventure, on ne peut que comparer des séries qui ne sont pas toujours comparables. Si les critères d’inclusion sont assez proches, laissant à penser que ce sont à peu près les mêmes malades, ceux qui sont recrutés dans les études de chirurgie stéréotaxique ne sont pas exactement les mêmes : souvent la preuve histologique n’est pas exigée et les tumeurs sont de stade IA et IB. Par ailleurs, dans la plupart des cas le suivi est plus prolongé, dépassant les deux ans de cette étude.  

De plus, le nombre d’études de radiothérapie stéréotaxique disponibles et  le nombre de malades inclus  est certainement beaucoup plus élevé que ne le sont les données concernant la radiofréquence.

Avec ces réserves, il semble que le plus souvent, le taux de récidive locale soit plus faible dans les études de radiothérapie stéréotaxique et que les taux de survie soient donnés avec plus de recul.

Globalement donc, le niveau de preuve actuel nous parait en faveur de la radiothérapie stéréotaxique. Toutefois, seule une étude prospective randomisée permettrait de comparer ces deux techniques avec certitude. 

Reference

Radiofrequency ablation of stage IA non-small cell lung cancer in medically inoperable patients: Results from the American College of Surgeons Oncology Group Z4033 (Alliance) trial.

Dupuy DE, Fernando HC, Hillman S, Ng T, Tan AD, Sharma A, Rilling WS, Hong K, Putnam JB.

Cancer 2015; 121 : 3491-8.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer