British Journal of Cancer

Une durée de travail hebdomadaire prolongée n’expose pas à une augmentation de la mortalité par cancer.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2016

Épidémiologie

Certaines études épidémiologiques suggèrent que la durée du travail a un effet délétère sur la santé en augmentant le risque cardio-vasculaire, la fréquence des syndromes dépressifs, les accidents de travail et peut-être aussi le cancer car le travail excessif pourrait être lié avec la consommation d’alcool ou la sédentarité.

Pour confirmer ou infirmer l’impact de la durée de travail sur la survenue de cancers, les auteurs ont examiné la relation entre le nombre d’heures hebdomadaires de travail et l’incidence des cancers du colon et du rectum, du poumon, du sein et de la prostate en utilisant les données individuelles de 116 462 personnes issues de 12 études de cohorte prospectives menées dans 6 pays européens.

Ces personnes étaient âgées de 15 à 73 ans. La majorité travaillaient entre 35 et 40 heures par semaine, mais les extrêmes allaient de moins de 35h à plus de 55 heures. Plus de 4300 ont développé un cancer dont 247 un cancer broncho-pulmonaire.

Aucune relation entre le temps de travail hebdomadaire et le risque de cancer colorectal, de cancer broncho-pulmonaire ou de cancer de la prostate n’a été observée.  Seul le risque de cancer du sein était significativement augmenté chez les femmes qui travaillaient 55h ou plus par semaine (HR : 1,54, 95% CI : 1,09-2,18) et cette association persistait après ajustement aux facteurs socio-économiques, au mode de travail (travail de nuit, travail par équipes, aux apports de tabac ou d’alcool et au BMI). Ces deniers résultats posent question et demandent en tout cas à être confirmés, mais pour les autres cancers la durée de travail n’intervient pas et les lecteurs de ce site peuvent donc en toute tranquillité ne rien changer à leurs habitudes.   

 

Reference

Long working hours and cancer risk: a multi-cohort study.

Heikkila K, Nyberg ST, Madsen IE, de Vroome E, Alfredsson L, Bjorner JJ, Borritz M, Burr H, Erbel R, Ferrie JE, Fransson EI, Geuskens GA, Hooftman WE, Houtman IL, Jöckel KH, Knutsson A, Koskenvuo M, Lunau T, Nielsen ML, Nordin M, Oksanen T, Pejtersen JH, Pentti J, Shipley MJ, Steptoe A, Suominen SB, Theorell T, Vahtera J, Westerholm PJ, Westerlund H, Dragano N, Rugulies R, Kawachi I, Batty GD, Singh-Manoux A, Virtanen M, Kivimäki M.

Br J Cancer 2016 Mar 29;114 : 813-8

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer