European Respiratory Journal

Une étude cas-contrôle espagnole sur le radon

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2014

Épidémiologie, Prévention

L'exposition résidentielle au radon,qui représente le deuxième facteur de risque du cancer du poumon après le tabac, est le premier facteur chez les non-fumeurs. L’enquête espagnole cas-contrôle, réalisée dans les 7 hôpitaux de Galice et le principal hôpital des Asturies, qui est présentée ici est centrée sur le risque des non fumeurs et l’éventuelle majoration de celui-ci chez les personnes exposées au tabagisme passif.

La définition retenue pour les non fumeurs était 1) les personnes qui avaient fumé moins de 100 cigarettes durant leur vie, ou 2) celles qui n’ont pas fumé plus de 6 mois au total dans leur vie.

Les cas devaient avoir un cancer broncho-pulmonaire histologiquement confirmé et les contrôles étaient des patients qui avaient une chirurgie mineure non oncologique. L’exposition au radon au domicile était mesurée par un détecteur. Les données concernant le tabagisme passif étaient déclaratives.

Résultats

Au total, 192 cas et 329 contrôles ont été inclus. Les taux de participation étaient élevés, supérieurs à 90 % pour les cas et 75 % pour les contrôles. La distribution des sexes et des âges était similaire dans les deux groupes.

L’exposition au radon était très différente entre les deux groupes : 48 % des cas avait une exposition résidentielle au radon supérieure à 200 Bq.m-3 comparer à 29,4 % chez les contrôles. Ainsi l’OR des personnes non fumeuses exposées à >200 Bq.m-3 était de 2,42.

Quand à l'exposition au tabagisme passif, le risque n’augmentait pas chez les sujets vivant avec un une dose de radon résidentiel <200 Bq.m-3  lorsque leur durée d’exposition au tabagisme passif augmentait. Il augmentait en revanche chez ceux les sujets exposées à >200 Bq.m-3. Ceux ci, lorsqu’ils ne vivaient pas avec un fumeur  avaient un risque  de 1,99 qui passait à 2.75 lorsqu’ils avaient vécu moins de 35 ans avec un fumeur. Pour ceux qui avaient vécu plus de 35 ans, le risque curieusement n’apparaissait pas, mais les effectifs étaient très réduits.

Ces résultats montrent un excès de risque important chez les non fumeurs. Cet excès de risque  semble augmenter lors de l’exposition  au  tabagisme passif mais les effectifs de cette étude, et probablement aussi la fragilité que représentent des données purement déclaratives,  ne permettent pas de préciser les liens entre la durée ou l’intensité du tabagisme passif et le risque de cancer.

Reference

Lung cancer in never-smokers: a case-control study in a radon-prone area (Galicia, Spain).

Torres-Durán M, Ruano-Ravina A, Parente-Lamelas I, Leiro-Fernández V, Abal-Arca J, Montero-Martínez C, Pena-Álvarez C, González-Barcala FJ, Castro-Añón O, Golpe-Gómez A, Martínez C, Mejuto-Martí MJ, Fernández-Villar A, Barros-Dios JM.

Eur Respir J 2014 Jul 17-2014. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer