Annals of Oncology

Activité du luminespib (AUY922) chez les patients qui ont une insertion dans l’exon 20 de l’EGFR

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2018

Thérapeutique ciblée, EGFR

On considère habituellement que les patients qui ont une insertion dans l’exon 20 de l’EGFR  doivent recevoir en première ligne une chimiothérapie car ils répondent pas ou peu aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR  de première ou deuxième génération et, s’ils répondent, leur réponse est courte (cliquer ici).

Cet article rapporte les résultats d’uneétude de phase II évaluant l’activité d’un inhibiteur de Hsp90, le luminespib (AUY922) chez des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules présentant une insertion de l’exon 20. Nous avons déjà commenté sur ce site des études conduites avec l’AUY922, notamment une étude de phase II menée chez des patients déjà traités d’un cancer bronchique non à petites cellules et présentant  plusieurs statuts moléculaires  (cliquer ici) et chez des patients traités par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR et devenus résistants à ce traitement (cliquer ici)

L’étude de phase II qui est publiée explore ce traitement chez 29 patients qui présentent une insertion dans l’exon 20 de l’EGFR. L'objectif principal était d’obtenir un taux de réponse partielle et de stabilité atteignant au moins 3 mois de 20%. 

Six patients  avaient reçu de l’erlotinib ou de l’afatinib et n’avaient pas répondu. Dix-huit avaient reçu une ligne de traitement et 11 ≥ 2 lignes. 

En L’analyse en intention de traiter 5 réponses partielles (17%)  et 6 stabilités d’au moins 3 mois (38% pour l’ensemble des deux) ont été observées ce qui permettait à cette étude d’atteindre son objectif principal. La survie sans progression était de 2,9 mois et la survie globale de 13 mois. Le détail des résultats observés selon le type d’anomalie de l’exon 20 est indiqué sur un tableau. 

Les 5 principaux événements secondaires rapportés au traitement chez ces 29 malades sont la diarrhée ( 22 grade 1 et 2 grade 2), les toxicités oculaires  (16 grades 1, 5 grades 2 et 1 grade 3), la fatigue (7 grades 1, 6 grades 2), l’HTA (4 grades 1, 5 grades 2 et 3 grade 3), et les nausées (6 grades 1, 2 grades 2). 

Bien que cette étude ait  atteint son objectif principal, les résultats obtenus restent tout de même modestes. Ils sont du même ordre que ceux observés avec les 2 chimiothérapies de deuxième ligne enregistrées dans le cancer bronchique non à petites cellules, le docetaxel et le pemetrexed  : les taux de réponse respectifs du docetaxel et du pemetrexed étaient de 8,8 et 9,1% et la survie sans progression de ce ces 2 traitements était de 2,9 mois (cliquer ici).  

Le développement du luminespib a été interrompu et cette étude n’a donc pas fait évoluer le traitement des patients qui présentent une insertion dans l’exon 20 de l’EGFR.  

 

 

 

 

 

Reference

Activity of the Hsp90 inhibitor luminespib among non-small-cell lung cancers harboring EGFR exon 20 insertions.

Piotrowska Z, Costa DB, Oxnard GR, Huberman M, Gainor JF, Lennes IT, Muzikansky A, Shaw AT, Azzoli CG, Heist RS, Sequist LV. 

Ann Oncol2018; 29 : 2092-2097

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