Journal of Thoracic Oncology

Métastases méningées des CBNPC : une nouvelle étude rétrospective

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2015

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, EGFR

Chez les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules, les métastases méningées ne sont pas rares dans le centre de Taiwan où a été mené cette étude entre 1992 et 2002. Le but de celle ci était d’en définir précisément l’incidence en comptabilisant non seulement  les formes diagnostiquées par cytologie et histologie mais aussi les formes diagnostiquées par l’imagerie et d’en définir l’évolution sous les différents traitements disponibles et notamment sous inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR.

Parmi 5526 patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules, 212 (3,8%) avaient des métastases méningées. Celles-ci étaient diagnostiquées plus de 9 fois sur 10 par la seule imagerie (IRM ou scanner). Leur âge moyen était de 56 ans, près de 60% étaient des femmes, les ¾ étaient non-fumeurs et près de 9 sur 10 avaient un adénocarcinome. Près de la moitié d’entre eux avaient des métastases cérébrales et 60% avaient reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR avant le diagnostic de métastases méningées.

Le statut mutationnel était inconnu dans 53% des cas et positif dans 34% des cas.

La médiane de survie de l’ensemble de la population était de 4,5 mois. Elle était significativement plus longue chez les patients qui ont reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR (erlotinib ou gefitinib), une chimiothérapie ou une radiothérapie cérébrale. Elle ne l’était pas en revanche chez ceux qui ont reçu une chimiothérapie intrathécale.

Cette étude rétrospective monocentrique est assez décevante. On connaît mal la population décrite et notamment des facteurs pronostiques importants tel que le PS, on ne connaît le statut mutationnel que chez un malade sur deux, on comprend mal  l’influence de celui-ci sur la réponse au traitement, on ne sait pas si les deux inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR ont la même activité  et on aurait aimé connaître l’action des inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR de deuxième ou troisième génération. C’est donc finalement une étude de plus qui montre que les inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR (et aussi la chimiothérapie) sont actifs sur les métastases méningées des cancers bronchiques non à petites cellules. Cela,  des études analysées sur ce site il y a 2 et 3 ans l’avaient déjà suggéré (/chez-les-kras-mutes-un-inhibiteur-de-mek-ou-du-docetaxel-en-deuxieme-ligne, /cancer-du-poumon-et-reanimation-une-etude-menee-au-bresil, /apres-chirurgie-thoracique-lanxiete-preoperatoire-et-les-douleurs-postoperatoires).

Reference

Epidermal growth factor receptor tyrosine kinase inhibitors for non-small cell lung cancer patientswith leptomeningeal carcinomatosis.

Liao BC, Lee JH, Lin CC, Chen YF, Chang CH, Ho CC, Shih JY, Yu CJ, Yang JC.

J Thorac Oncol. 2015 Sep 2. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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