Lung Cancer

Administrer un anti-ALK de deuxième génération après progression sous crizotinib prolonge nettement la survie chez des malades de la « vraie vie ».

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2016

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Cette étude, dont Jacques Cadranel est le premier auteur, est une étude  multicentrique, internationale,  rétrospective et à promotion industrielle. Elle a pour but de décrire les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et évolutives des patients, dont la tumeur présente une translocation ALK-EML4,  qui sont pris en charge aussi bien en Europe, qu’aux USA, en Asie et en Amérique latine.

Au total, 158 patients ont été traités dans 25 centres. Ils avaient en moyenne 56 ans, plus de 50% étaient de sexe féminin et non-fumeurs. Presque tous avaient un adénocarcinome qui dans plus de 80% des cas était métastatique lors du diagnostic initial et près de 50% ont eu des métastases cérébrales au cours de leur évolution.

La majorité des patients (64%) ont reçu une chimiothérapie comme premier traitement. Les autres ont reçu en première ligne du crizotinib ou une autre thérapeutique ciblée.

Après la chimiothérapie, 41% des patients ont reçu du crizotinib en deuxième ligne. La séquence n’était pas la même, en Europe et en Corée le crizotinib étant plus fréquemment administré après la première ligne. La survie sans progression  médiane depuis le début du crizotinib était de 6,9 mois.

La moitié environ des patients qui ont arrêté le crizotinib n’ont pas reçu de nouveau traitement à visée carcinologique. Les autres ont reçu soit un anti-ALK de deuxième génération (ceritinib en majorité ou alectnib), ou une chimiothérapie. A noter enfin que 10% des patients ont repris du crizotinib. 

A partir de l’arrêt du crizotinib, la survie médiane a été de 8,2 mois, les chiffres de survie différant beaucoup selon le traitement reçu comme le montre le tableau ci dessous :

 

Survie médiane (mois)

Survie à 1 an (%)

Survie à 2 ans (%)

Pas d’anti-ALK de deuxième génération

4,9

28,8

19,8

Anti-ALK de deuxième génération

NA

59,9

52,4

  Cette étude, avec des malades de la « vraie vie » et pris en charges dans des pays et des centres différents, démontre combien l’administration d’anti-ALK de deuxième génération est susceptible d’améliorer la survie post crizotinib de ces patients. C’est la conclusion qu’il faut retenir de cette étude de cohorte.

 

Reference

Characteristics, treatment patterns, and survival among ALK+ non-small cell lung cancer (NSCLC) patients treated with crizotinib: A chart review study.

Cadranel J, Park K, Arrieta O, Pless M, Bendaly E, Patel D, Sasane M, Nosal A, Swallow E, Galebach P, Kageleiry A, Stein K, Degun R, Zhang J.

Lung Cancer  2016; 98 : 9-14.

114 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer