Cancer

Comment traiter les patients qui ont une insertion dans l’exon 20 de l’EGFR ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2015

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

La plupart des études rétrospectives montrent que les patients qui ont une mutation rare ont des taux de réponse et de survie sans progression  moins élevés que ceux qui ont une mutations usuelle (/cetuximab-et-radiotherapie-une-etude-de-etude-de-phase-2/gefitinib-en-traitement-adjuvant-les-resultats-de-letude-ncic-ctg-br19/plus-dun-scanner-par-mois-est-realise-aux-usa-lors-du-suivi-dun-cancer-metastatique/progression-tumorale-explosive-larret-du-crizotinib, /arret-du-tabac-et-depistage).

Cette nouvelle étude rétrospective conduite au Memorial Sloan Kettering Cancer Center porte sur les insertions dans l’exon 20 de l’EGFR qui sont connues pour entrainer une résistance aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR et qui ne sont donc en général pas retenues dans les analyses rétrospectives.

Sur 1882 patients qui ont un adénocarcinome de stade IV, 258 (14%) ont une délétion de l’exon 19 ou une mutation L858R et 46 (2%) ont une insertion dans l’exon 20. Les caractéristiques cliques de ces deux groupes de patients étaient réparties de façon identique.

Parmi ces 46 patients, 2 n’ont reçu qu’un traitement de confort et un a refusé le traitement. Onze patients ont reçu de l’erlotinib avec un nombre médian de lignes de 3, et pour les 35 qui n’ont pas reçu d’erlotinib, le nombre médian de lignes était 2.

Huit des 11 patients traités par l’erlotinib n’ont pas répondu, les 3 autres ont eu des réponses partielles mais 2/3 étaient extrêmement courtes et le temps jusqu’à progression médian de ces 11 patients était significativement très inférieur à celui des patients qui, traités par erlotinib,  avaient une mutation usuelle (2,5 vs 12,2 mois).

Les taux de réponse des patients traités par chimiothérapie étaient en revanche élevés à 22/35 de ceux qui ont reçu une bithérapie à base de platine et 7/22 pour ceux qui ont reçu une monothérapie.

Les médianes de survie des patients qui avaient une insertion dans l’exon 20 et de ceux qui avaient une mutation usuelle ne différaient pas significativement  (26 vs 31 mois).

Ces patients qui ont une insertion dans l’exon 20 de l’EGFR  doivent donc recevoir en première ligne une chimiothérapie car ils répondent peu aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR et, s’ils répondent, leur réponse est courte.

Toutefois leur survie reste comparable à celle des patients qui ont une mutation usuelle.

Reference

Epidermal growth factor receptor exon 20 insertions in advanced lung adenocarcinomas: Clinical outcomes and response to erlotinib.

Naidoo J, Sima CS, Rodriguez K, Busby N, Nafa K, Ladanyi M, Riely GJ, Kris MG, Arcila ME, Yu HA.

Cancer 2015; 121 : 3212-20

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer