Lung Cancer

Afatinib en rattrapage après erlotinib ou gefitinib

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2018

Thérapeutique ciblée, EGFR

Comparé à l’association pemetrexed et cisplatine dans  l’étude LUX-Lung 3 (cliquer ici) et à l’association gemcitabine et cisplatine dans l’étude LUX-Lung 6 (cliquer ici), l’afatinib, un inhibiteur de la tyrosine kinase de EGFR  de deuxième génération,  a été démontré comme plus efficace que la chimiothérapie ce qui a conduit à son enregistrement en première ligne chez les patients présentant une mutation de l'EGFR. Mais quelle est son activité chez les patients en progression après avoir bénéficié d’un gefitinib ou erlotinib ? 

C’est la question à laquelle cherche à répondre les auteurs coréens de cette étude ouverte multicentrique menée chez des patients en progression après gefitinib ou erlotinib (avec un bénéfice clinique, c'est à dire soit une réponse, soit une stabilité pendant au moins 6 mois) et après chimiothérapie. La présence de mutation activatrice de l'EGFR n’était pas obligatoire si un bénéfice clinique avait été obtenu.  L’afatinib était administré à la dose de 50 mg avec possibilité de réduire par paliers de 10 mg en cas de toxicité. 

Au total 377 patients ont été inclus entre août 2011 et septembre 2014. Près des deux tiers des patients étaient des femmes. L’âge médian était de 58 ans. Le PS était à zéro dans 6 % des cas, à 1 dans 70 % des cas et à 2 dans 15%. Presque tous les patients présentaient un adénocarcinome. Seulement 65 % présentaient un statut mutationnel positif au début de l’étude (60% une délétion de l’exon 19 et 26% une mutation L858R ; seuls 3 patients présentaient une mutation T790M). Ils avaient reçu le plus souvent du gefitinib (63%) ou de l’erlotinib (32%) ou les 2 (4%). Ils étaient en général lourdement prétraités puisqu’ils avaient reçu jusqu’à 4 (28%) ou 5 (20%) lignes de traitement. 

Des toxicités ont été observées chez 98% des patients dont les 4 plus fréquentes, respectivement de tous grades et de grade 3 étaient les diarrhées (90,1% et 9,9%), les toxicités cutanées (62% et 2,7%), les mucites ( 50% et 9,4%) et les périonyxis (44,1% et 6,8%). 

L’efficacité a pu être précisée chez 315 patients parmi lesquels 91 (28,9%) avaient une réponse et 141 (44,8%) une stabilité. Le temps médian jusqu’à échec du traitement était de 3,3 mois et était d’autant plus court que le traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase de première génération précédait immédiatement l’afatinib. 

Cette étude, menée en Corée dans des conditions de la «vraie vie» montre donc une efficacité de rattrapage modérée de l’afatinib, après efficacité puis progression sous une première ligne de gefitinib ou d’erlotinib. 

 

 

 

Reference

Afatinib in heavily pretreated advanced NSCLC patients who progressed following prior gefitinib or erlotinib: Compassionate use program in Korea.

Choi MK, Ahn JS, Kim YC, Cho BC, Oh IJ, Kim SW, Lee JS, Kim JH, Ahn MJ, Park K.

Lung Cancer2018; 119 : 36-41

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer