Lung Cancer

Antécédents familiaux de cancer broncho-pulmonaire chez les non fumeurs et mutations EGFR.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2013

Épidémiologie, Prévention, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Cancer du non fumeur

Des cas familiaux de cancers broncho-pulmonaires ont été décrits aussi bien chez des fumeurs que chez des non fumeurs. Cette étude menée à Boston vise à déterminer si de tels cas familiaux sont ou non associés à des anomalies mutationnelles.

Cette étude part d’un groupe de patients non fumeurs chez les quels des mutations d’EGFR, KRAS et des translocations ALK-EML4 ont été recherchées respectivement dans 100%, 67% et 55% des cas. Chez ces mêmes patients ont été recherchés, à partir de données déclaratives, des cancers familiaux : cancers de tout type et cancers pulmonaires. La notion de cancer familial était définie par l’existence d’un cancer chez un membre de la famille au premier et second degré (parents, grands parents, frères et sœurs).  Le tabagisme des membres de la famille atteints de cancer ainsi que l’histologie de leur cancer n’étaient pas accessibles.

Cette population « enrichie » de non fumeurs présentait, de façon attendue, un taux très élevé de femmes (67%) et d’adénocarcinomes (87%) ainsi que 15% de personnes d’origine asiatique.

De façon étonnante, plus de la moitié  des patients avaient un cancer familial selon la définition ci dessus : 39% avaient des antécédents de cancer familial non pulmonaire et 18% de cancer familial pulmonaire.

Cancers familiaux et mutations.

Les taux de cancers familiaux observés dans les différents groupes d’anomalies génétiques sont indiqués dans  le tableau ci-dessous. Des tendances sont observées mais peu de différences significatives

 

Pourcentages d’anomalies

 

EGFR

KRAS

p

ALK

p

Négatifs

p

Cancers du poumon

23

7

0,3

12

0,27

20

0,8

Autres cancers

32

26

0,7

62

0,01

44

0,1

Parmi les patients qui ont une histoire familiale de cancer, ceux qui avaient une mutation EGFR avaient une probabilité significativement supérieure d’avoir un cancer familial pulmonaire que ceux qui avaient une mutation KRAS ou une translocation ALK-EML4 (41,5 vs 16,5%, p = 0,039). En revanche la différence entre le taux de cancer familial chez les  EGFR mutés et les « triples négatifs » n’atteint pas la significativité (41,5% vs 31%, p=0,47).

A noter enfin que 2 des 3 patients qui avaient une mutation EGFR-T790M avaient un antécédent familial de cancer broncho-pulmonaire.

Dans cet article les antécédents familiaux au premier et second degré de cancer broncho-pulmonaire sont fréquents chez les patients non fumeurs et davantage encore chez les patients ayant une mutations EGFR. Les auteurs en concluent qu’il faudrait dépister l’entourage familial des patients non fumeurs ayant un cancer qui présente une mutation EGFR. C’est possible mais ces chiffres demandent à être confirmés auparavant par de plus grandes séries. Il faudra dans les études futures ne pas se limiter aux cancers des non fumeurs et obtenir plus d’informations sur l’histologie et le tabagisme des cancers familiaux qui sont classiquement plus fréquents chez les fumeurs que chez les non fumeurs (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22436981).

Reference

Family history of lung cancer in never smokers with non-small-cell lung cancer and its association with tumors harboring EGFR mutations.

Gaughan EM, Cryer SK, Yeap BY, Jackman DM, Costa DB.

Lung Cancer 2013; 79 : 193-7. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer