Lung Cancer

Anti-angiogéniques en deuxième ligne chez les patients réfractaires à la première ligne ou ayant progressé rapidement au cours de celle-ci.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2018

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Cette revue de la littérature porte sur les données disponibles concernant l’efficacité et la tolérance de trois anti-angiogéniques, le ramucirumab, le nintedanib et le bevacizumab, pour le traitement de deuxième ligne des malades atteints de cancers bronchiques non à petites cellules « agressifs ou réfractaires ». Les auteurs définissent ces malades comme :

  • Des malades dont la tumeur a progressé rapidement pendant le traitement de première ligne,
  • ou dont la tumeur a été d’emblée réfractaire à ce traitement. 

Ces malades ont en général un mauvais pronostic.

Ramucirumab

L’étude REVEL était une importante étude randomisée de phase III qui comparait en deuxième ligne dans les cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes et épidermoïdes un bras expérimental associant du ramucirumab et du docetaxel à un bras standard qui associe docetaxel et placebo (cliquer ici). Plus de 1250 patients avaient été randomisés et la survie des patients du groupe expérimental était de 10,5 mois vs 9,1 mois dans le bras contrôle. 

Récemment une analyse de sous-groupes montrait que le ramucirumab ajouté au docetaxel prolongeait de 2 mois la survie des patients réfractaires à la première ligne (8,3 mois vs 6,3). Cette différence n’était toutefois pas significative (HR 0,86 ; 95%CI : 0,68-1,08, p=0,19) (cliquer ici)

Une analyse était également faite chez les patients qui avaient progressé durant les 9 premiers mois de traitement. Chez les patients de ce groupe qui présentaient un cancer non épidermoïde la survie médiane était significativement augmentée (9,7 vs 6,9 mois, HR = 0,70 (95%CI : 0,58-0,85). Chez ceux qui présentaient un cancer épidermoïde cette différence était augmentée mais de façon non significative. 

Une autre analyse de ces résultats montrait que les patients dont la progression pendant la première ligne était très rapide bénéficiaient encore davantage de l’association. 

Nintedanib

Le nintedanib a été étudié dans deux grandes étude de phase III en association au docetaxel comparativement à ce dernier dans l’étude LUME-Lung 1 (cliquer ici) et (cliquer ici) ou en association au pemetrexed comparativement à ce dernier dans l’étude LUME-Lung 2 (cliquer ici)

Dans l ‘étude LUME-Lung menée avec du docetaxel, on retrouve des résultats comparables :

  • Chez les patients qui ont progressé en première ligne, la survie était significativement supérieure dans le bras expérimental (9,8 vs 6,3 mois).  
  • Chez les patients atteints d’adénocarcinome et qui ont progressé moins de 9 mois après le début de la première ligne, la durée médiane de survie était significativement plus longue dans le bras expérimental (10,9 vs 7,9 mois). 

Bevacizumab 

Très peu de données sont disponibles pour cet anti-angiogénique enregistré d’emblée en première ligne. Les auteurs signalent cependant que dans l’étude IFCT 1103-ULMATE dont les résultats ont été présentés à l’ASCO en 2016, dans le sous-groupe des patients dont la maladie a progressé dans les 9 mois qui suivent le diagnostic le HR de survie sans progression était à 0,46 (95% CI 0,26–0,84). 

 

Après avoir analysé ces données d’efficacité les auteurs récapitulent les données concernant la toxicité qui n’est pas particulièrement élevée dans cette population. Il en est de même de la qualité de vie qui n’est pas non plus particulièrement détériorée. 

Enfin les auteurs examinent ces données à la lumière des acquits récents de l’immunothérapie en soulignant deux points : ces populations de mauvais pronostic n’ont pas été particulièrement étudiées dans les essais d’immunothérapie et la combinaison de l’immunothérapie à ces nouveaux agents est en cours d’étude : il sera intéressant de voir quel sera le bénéfice que tireront ces malades de mauvais pronostic de ces associations. 

 

 

Reference

Antiangiogenic therapy for patients with aggressive or refractory advanced non-small cell lung cancer in the second-line setting.

Reck M, Garassino MC, Imbimbo M, Shepherd FA, Socinski MA, Shih JY, Tsao A, Lee P, Winfree KB, Sashegyi A, Cheng R, Varea R, Levy B, Garon E.

Lung Cancer2018; 120 : 62-69

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer