ARDS et neutropénies

Cette étude rétrospective monocentrique menée à l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille porte sur tous les patients admis en soins intensifs pour un ARDS associé à une neutropénie. Ces patients étaient au nombre de 70 parmi les 487 admis en soins intensifs de 2002 à 2008. Vingt six ont survécu a plus de 28 jours  et 44 non. Quatorze avaient une greffe de moelle et 38 (54%) ont reçu du GCSF.

Tous les patients recevaient des antibiotiques à l’admission. Les 13 patients traités à l’admission par un traitement actif sur les bactéries « difficiles à traiter » (DTT) avaient moins d’infections documentées (mais de façon non significative). Huit patients avaient une aspergillose invasive, ce qui n’influait pas sur le taux de mortalité, et 2 une pneumocystose.  

Finalement trois facteurs présents lors de l’admission en soins intensifs étaient corrélés de façon indépendante avec une durée de survie > 28 jours :

• une atteinte lobaire de l’ARDS (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11030160),  OR = 0.10 (0.02–0.48) ; p = 0.0038. Le corollaire de ceci est que la détection précoce d’une atteinte localisée peut avoir un important impact sur la survie.
• Un traitement initial actif sue les bactéries difficiles à traiter, OR = 0.08 (0.02–0.33) ; p = 0.0007.
• Une chimiothérapie de première ligne OR = 0.08 (0.02–0.37) ; p = 0.0014.

Pendant le séjour en soins intensifs la sortie d’aplasie est un facteur favorable tandis que la défaillance d’organes ou l’utilisation de vasopresseurs sont des facteurs péjoratifs.