Lung Cancer

Arrêt de la ventilation assistée grâce à l’erlotinib.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2014

Thérapeutique ciblée, Soins intensifs

L’an dernier, Antoine Parrot commentait sur ce site 3 observations de malades admis en réanimation pour un cancer broncho-pulmonaire,  chez lesquels la ventilation avait pu être interrompue grâce à la prescription de crizotinib  (/un-avis-dexperts-francais-sur-la-cigarette-electronique). Voici un cas très proche qui concerne cette fois une évolution spectaculairement favorable sous erlotinib.

Il s’agit d ‘une femme d’origine caucasienne, ancienne fumeuse à 10PA, qui est admise en réanimation pour insuffisance respiratoire aigue. Le scanner objective des lésions multiples bilatérales et le diagnostic d’adénocarcinome papillaire est obtenu sur une biopsie transbronchique réalisée juste avant l’admission en réanimation. La dégradation rapide de son état conduit à une ventilation mécanique sous sédation.

Dès que le diagnostic histologique est connu, et sans attendre les résultats de la recherche de mutation de l’EGFR, un traitement par erlotinib est institué. Son état s’améliore très vite et elle est extubée à 5 jours. Alors qu’elle reçoit le traitement depuis 10 jours, une mutation EGFR sur l’exon 19 est mise en évidence.  Elle peut quitter l’hôpital sans oxygénothérapie 2 semaines plus tard. Un scanner thoracique montre une très belle réponse toujours maintenue à 6  mois.

L’attitude proposée dans cette étude doit rester réservée à des patients, qui comme cette malade, ne pouvaient pas attendre sans traitement les résultats de l’analyse moléculaire. Dans tous les autres cas, la simple présomption clinique ne suffit pas et il faut attendre ces résultats : l’étude IPASS, menée chez des malades sélectionnés sur des critères cliniques, a bien montré que la chimiothérapie était plus efficace que les inhibiteurs de la tyrosine kinase  de l’EGFR chez les patients non mutés. Enfin cette étude montre bien que le dogme de l’abstention de tout traitement à visée carcinologique chez les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules de PS 3 ou 4 qui est légitime pour la chimiothérapie ne s’applique pas aux thérapeutiques ciblées. 

Reference

Successful empirical erlotinib treatment of a mechanically ventilated patient newly diagnosed with metastatic lung adenocarcinoma.

Bosch-Barrera J1, Sais E2, Lorencio C3, Porta R4, Izquierdo A5, Menéndez JA6, Brunet J4, Sirvent JM3, Rosell R7.

Lung Cancer 2014; 86 : 102-4. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer