European Respiratory Journal

Les hémoptysies sévères des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2015

Soins intensifs

Les équipes de Réanimation et de Pneumologie de Tenon font part ici de leur expérience de 15 ans dans la prise en charge des hémoptysies graves (plus de 100 ml en une semaine).

La majorité des patients étaient des hommes et un tiers avaient un PS ≥2. Plus de la moitié avaient un cancer épidermoïde. Aucun n’avait reçu un traitement anti-angiogénique.

Le volume médian de l’hémoptysie était de 200 ml (100-300). Chez un tiers des patients la ventilation mécanique a été nécessaire.

Au total, 18% des patients ont eu une hémoptysie fatale.

Tous les patients ont reçu un traitement comprenant notamment près d’une fois sur 2 de la terlipressine et une fois sur 3 des endoscopies pour aspirations et injection de substances vaso-contrictrices. Cent-deux patients ont eu une artériographie bronchique dont 89 ont pu être embolisés sans complications importantes. La cessation de l’hémoptysie a pu être obtenue dans 80% des cas. Chez 18 patients un geste chirurgical a été réalisé en urgence 18 fois. 

Le taux de survie en soins intensifs, lors du séjour hospitalier et à un an était de 83, 69 et 30%. Parmi les 69% de patients qui ont quitté en vie l’hôpital, la médiane de survie était de 9,9 mois alors qu’elle n’était que de 4,4 mois pour l’ensemble de la cohorte.

Un PS ≥2, un stade avancé  et l’usage d’une ventilation mécanique étaient des facteurs prédictifs indépendants de mortalité hospitalière. Un PS ≥2, un stade avancé, un cancer progressif et une cavitation ou une nécrose  étaient associés de façon indépendante au taux de mortalité à un an.

A noter enfin que près de la moitié des patients, y compris certains qui avaient reçu une ventilation mécanique, ont pu recevoir, après leur passage en réanimation, un traitement anticancéreux. 

Reference

Severe haemoptysis in patients with nonsmall cell lung carcinoma.

Razazi K, Parrot A, Khalil A, Djibre M, Gounant V, Assouad J, Carette MF, Fartoukh M, Cadranel J.

Eur Respir J 2015; 45 : 756-64

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer