Annals of Oncology

Cancer broncho-pulmonaire et réanimation : une étude internationale

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2014

Soins intensifs

Cette importante étude multicentrique internationale, coordonnée par Elie Azoulay, et à laquelle 22 services de soins intensifs, dont 10 français,  ont collaboré avait pour but de décrire de façon prospective les caractéristiques cliniques d’une population de patients admis pendant l’année 2011 en réanimation pour un cancer broncho-pulmonaire et de définir les facteurs associés avec la durée de survie.

Pendant cette période, 449 patients (dont 88% de cancers bronchiques non à petites cellules) ont été inclus, ce qui représentait 3,5% du recrutement global de ces services de soins intensifs. La principale raison d’admission dans ces services était la survenue de complications post-opératoires, suivie par l’insuffisance respiratoire aigue et l’infection.

Le délai médian depuis le diagnostic de cancer était de 74 jours et le traitement reçu était le plus souvent la chimiothérapie, suivi de la radiothérapie et de la chirurgie. Les taux de mortalité globale, en réanimation, à  l’hôpital à 30 jours et à 6 mois étaient de 28%, 39%, 41% et 55%. Une décision de limitation des soins a été prise chez le tiers des patients après un délai médian de 4 jours.

En analyse multivariée, les facteurs liés à la mortalité à 30 jours et à 6 mois étaient les dysfonctions d’organes définis par le score SOFA  (Sequential Organ Failure Assessment), le PS dans la semaine précédente, le fait que le cancer soit progressif ou récidivant, et de façon intéressante, le volume d’activité du centre.

Au total 25 patients ont reçu un traitement anticancéreux en urgence pendant leur séjour : les taux de mortalité globale en réanimation et à 6 mois étaient de 36% et 68%.

 

Le PS dans la semaine précédente et l’absence de cancer progressif ou récidivant restent donc les meilleurs facteurs à prendre en compte lors de la discussion d’une admission en soins intensif.  

Reference

Intensive Care in Patients with Lung Cancer: A Multinational Study.

Soares M, Toffart AC, Timsit JF, Burghi G, Irrazábal C, Pattison N, Tobar E, Almeida BF, Silva UV, Azevedo LC, Rabbat A, Lamer C, Parrot A, Souza-Dantas VC, Wallet F, Blot F, Bourdin G, Piras C, Delemazure J, Durand M, Tejera D, Salluh JI, Azoulay E; for the Lung Cancer in Critical Care (LUCCA) Study Investigators.

Ann Oncol. 2014 Jun 20. pii: mdu234. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer