Annals of Oncology

Associer d’emblée un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR et la chimiothérapie chez les mutés ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2015

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Si la supériorité des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR sur la chimiothérapie en première ligne chez les patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR est bien démontrée, la place des traitements combinées associant inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR et chimiothérapie reste très peu étudiée, au moins chez les patients mutés. Le but de cette étude japonaise de phase deux était de définir laquelle des deux  associations concomitante ou séquentielle de gefitinib et de carboplatine et pemetrexed est supérieure pour définir ainsi le bras expérimental qui serait comparé au seul gefitinib en phase III.

-       Dans le bras concomitant, les patients recevaient gefitinib (250 mg quotidiennement) et une chimiothérapie par carboplatine (AUC 6), et pemetrexed (500 mg/m2), à J1, répétée toutes les 3 semaines pendant 6 cycles suivis par une maintenance de pemetrexed et gefitinib associés jusqu’à progression ou toxicité.

-       Dans le bras séquentiel, les patients recevaient 8 semaines de gefitinib puis 2 cycles de cette même chimiothérapie suivi par une maintenance alternée de pemetrexed et gefitinib.

L’objectif principal était d’obtenir une survie sans progression médiane d’au moins 12 mois.

Au total 80 patients ont été randomisés, 41 dans le bras concomitant et 39 dans le bras séquentiel.

-       Dans le bras concomitant, 6 patients ont dû arrêter leur traitement pour effets adverses et 35 ont poursuivi un traitement  de maintenance, dont 5 avec seulement du gefitinib.

-       Dans le bras séquentiel, c’est 15 patients qui ont dû arrêter leur traitement de façon prématurée soit du fait d’une progression, d’effets secondaires ou de retrait de consentement. Vingt quatre ont reçu un traitement de maintenance, dont 7 avec seulement du gefitinib.

Résultats

Les résultats d’efficacité et de tolérance sont résumés sur le tableau ci dessous :

 

Concomitant

Séquentiel

p

Efficacité

Réponse (%)

87,8

84,6

0,7

PFS médiane (mois)

18,3

15,3

0,20

Survie globale (mois)

41,9

30,7

0,042

Toxicité

Neutropénie grade 3 et 4 (%)

48,8

46,2

0,83

Anémie grade 3 et 4 (%)

34,1

12,8

0,035

Thrombopénie grade 3 et 4 (%)

41,5

28,2

0,25

Diarrhée grade 3 et 4 (%)

9,8

0

0,12

Rash grade 3 et 4 (%)

2,4

0

1

Pneumopathie grade 3 et 4 (%)

0

2,6

0,49

La survie sans progression  médiane était donc supérieure mais de façon non significative. En revanche les chiffres de survie globale était significativement différents : bien que les données soient immatures, la médiane de survie du bras concomitant était très nettement supérieure à celle du bras séquentiel.

Compte tenu de ces données, le bras concomitant a été choisi comme bras expérimental pour être comparé au seul gefitinib dans une étude prospective de phase III, l’étude NEJ009.

Reference

Randomized phase II study of concurrent versus sequential alternating gefitinib and chemotherapy in previously untreated non small cell lung cancer with sensitive EGFR mutations: NEJ005/TCOG0902.

Sugawara S1, Oizumi S2, Minato K3, Harada T4, Inoue A5, Fujita Y6, Maemondo M7, Yoshizawa H8, Ito K9, Gemma A10, Nishitsuji M11, Harada M12, Isobe H13,Kinoshita I14, Morita S15, Kobayashi K16, Hagiwara K17, Kurihara M18, Nukiwa T; North East Japan Study Group and Tokyo Cooperative Oncology Group.

Ann Oncol  2015; 26 : 888-94

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