Lancet Respiratory Medicine

Atezolizumab chez les patients qui ont des mutations de l’EGFR et des métastases hépatiques. De nouveaux résultats de l’étude IMpower 150

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2019

Immunothérapie, EGFR

Outre le statut PDL1, les caractéristiques cliniques ou biologiques des tumeurs pourraient constituer des facteurs prédictifs de réponse, ou au contraire de non réponse en cas de métastases hépatiques ou de mutations activatrices de l’EGFR. Les analyses en sous-groupes des principaux essais avec l’atezolizumab laissaient penser que les patients présentant une/des métastase(s) hépatique(s) répondaient moins bien à l’immunothérapie. Par ailleurs, les patients EGFR mutés ne semblaient pas bénéficier des molécules d’IO administrées en deuxième ligne ou au-delà, excluant ces patients des essais ultérieurs notamment d’IO en première ligne. 

La publication rapportée ici publiée par Martin Reck et al concerne les patients EGFR mutés et les patients ayant des métastases hépatiques inclus dans l’essai IMPower 150 (cliquer ici)

Cet essai évaluait  en première ligne chez 1202 patients en randomisation 1 :1 :1, 

  • la quadruple association Atezolizumab+carboplatine+paclitaxel+bevacizumab (ABCP)
  • versusun triplet chimiothérapie+bevacizumab (BCP)
  • versusun triplet chimiothérapie+atezolizumab) ACP).

Les patients EGFR étaient incluables s’ils avaient reçu au moins un TKI au préalable. 

Une augmentation de la survie globale du bras ABCP comparativement au bras BCP était observée :

  • chez les patients ayant une mutation activatrice de l’EGFR, (Del19 ou L858R), (médiane de survie non évaluable [95% CI NE–NE] sous quadrithérapie [26 sur400] vs 17,5 mois [95% CI 11,7–NE] avec le triplet BCP [32 sur 400]; HR 0,31 [95% CI 0,11–0,83])
  • comme sur la population en ITT (19,8 mois [1,·4–24·2] vs 14,9 mois [13,4–17,1]; HR 0,76 [0,63–0,93]).

De la même façon, chez les patients ayant des métastases hépatiques, la quadrithérapie apporte un bénéficie en survie globale (13,3 mois [11,6–NE] sous ABCP [52 sur 400] vs9,4 mois [7,9–11,7] sous BCP [57 sur 400]; HR 0,52 [0,33–0,82]).

Il n’y a pas de différence dans ces deux populations en terme de survie, entre les deux bras de tri thérapie (BCP versus ACP). 

En terme de tolérance, les effets secondaires de grade 3-4 semblaient plus important dans le bras quadrithérapie concernant 223 (57%) patients dans le bras ABCP, chez 172 (43%) dans le groupe ACP, et chez 191 patients (49%) BCP; On notait respectivement enfin 11 (3%) effets indésirables de grade 5, quatre (1%) et neuf  (2%).

Il s’agit d’analyses en sous-groupes qui mériteraient d’être confirmées dans des essais dédiés mais ces données vont dans le sens de ce qui semblait se dessiner comme apport du bevacizumab pour les patients ayant des métastases hépatiques. 

Pour ce qui est des patients EGFR mutés, cette quadrithérapie semble surpasser l’absence de sensibilité de ces patients aux IO, comme l’a montré l’étude ImmunoTarget. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reference

Atezolizumab plus bevacizumab and chemotherapy in non-small-cell lung cancer (IMpower150): key subgroup analyses of patients with EGFR mutations or baseline liver metastases in a randomised, open-label phase 3 trial.

Reck M, Mok TSK, Nishio M, Jotte RM, Cappuzzo F, Orlandi F, Stroyakovskiy D, Nogami N, Rodríguez-Abreu D, Moro-Sibilot D, Thomas CA, Barlesi F, Finley G, Lee A, Coleman S, Deng Y, Kowanetz M, Shankar G, Lin W, Socinski MA; IMpower150 Study Group.

Lancet Respir Med2019; 7 : 387-401

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