Journal of Thoracic Oncology

Immunothérapie des malades présentant un cancer EGFR muté

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2017

Immunothérapie, EGFR, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

L’efficacité des inhibiteurs de checkpoints immunitaires chez les patients ayant un cancer bronchique EGFR muté ayant acquis une résistance aux TKI, reste très modérée, sans que l’on en connaisse exactement la raison.  L’objet de la publication de Suda et al était d’évaluer, à partir des lésions tumorales primitives et métastatiques provenant de l’autopsie d’un patient EGFR muté ayant progressé sous TKI, les hétérogénéités éventuelles de caractéristiques immunitaires locales.

Ainsi il apparaît chez ce patient que la plupart des lésions métastatiques présentent une transformation histologique en cancer bronchique à petites cellules , alors que d’autres gardent un profil d’adénocarcinome, avec acquisition de mutation T790M.

Des analyses de niveau d’expression de PDL1 (anticorps 22C3), de PD1, et de CD8 ont été effectuées. L’expression était évaluée sur les cellules tumorales et sur le stroma. Un marquage membranaire ou un marquage membranaire et cytoplasmique, étaient considérés comme positifs.

Il apparaît que sur deux lésions hépatiques, et deux lésions ganglionnaires, retrouvant du cancer bronchique à petites cellules  et de l’adénocarcinome, aucune des lésions avec du cancer bronchique à petites cellules  n’était positive pour PDL1 alors que l’adénocarcinome affichait un marquage de 5%. Au niveau du stroma, seule la lésion hépatique avec du cancer bronchique à petites cellules  restait entièrement négative, les autres retrouvaient des seuils entre 5 et 10%.

Il ne semblait pas y avoir de réelle différence en revanche en terme de lymphocytes infiltrant la tumeur ni de CD8+.

Enfin, l’analyse des gènes dérégulés dans chacun des types histologiques permet de retrouver un profil génétique « downrégulant » la production d’interféron dans le cancer bronchique à petites cellules.

On comprend donc que non seulement le mécanisme d’échappement aux TKI de l’EGFR peut être multiple, complexe et hétérogène, mais qu’en plus il s’accompagne de modifications de l’environnement immunitaire variables en fonction du mécanisme lui même et des gènes impliqués. On comprend également mieux pourquoi PDL1 à lui seul peine à devenir un biomarqueur fiable, a fortiori dans cette population particulière de patients. 

Reference

Heterogeneity in Immune Marker Expression after Acquisition of Resistance to EGFR KinaseInhibitors: Analysis of a Case with Small Cell Lung Cancer Transformation.

Suda K, Murakami I, Yu H, Kim J, Ellison K, Rivard CJ, Mitsudomi T, Hirsch FR.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 1015-1020

70 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer