Lancet oncology

Durvalumab en troisième ligne ou plus chez des patients présentant ou non une anomalie moléculaire : l’étude ATLANTIC

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2018

Immunothérapie, Traitement des stades IV, EGFR, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

ATLANTIC est une importante étude de phase II multicentrique, internationale et à promotion industrielle qui évolue l’activité et la tolérance du Durvalumab, un anti PD-L1  dont l’activité a été démontrée en maintenance après la radiochimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules de stade III traités par radiochimiothérapie dans le cadre de l’étude de phase III PACIFIC  (cliquer ici).

Méthodes

Cette étude a inclus 3 cohortes définies par le statut mutationnel EGFR et ALK et le statut PD-L1.

Pour être inclus, les malades devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIB ou IV en récidive ou progression après au moins 2 lignes de traitement incluant un sel de platine et, s’ils sont mutés EGFR ou s’ils présentent une translocation ALK-EML4 un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR ou de ALK.

Initialement cette étude comportait 2 cohortes de patients, quel que soit leur statut PD-L1 :

  • Une cohorte de patients dont le statut EGFR ou ALK était positif (cohorte 1).
  • Et une cohorte de patients dont le statut EGFR ou ALK était négatif ou inconnu (cohorte 2).

Ensuite deux amendements ont modifié les règles de recrutement :

  • Un premier amendement a limité le recrutement aux seuls patients qui avaient une expression de PD-L1 d’au moins 25% selon la technique Ventana.
  • Un deuxième amendement a créé une troisième cohorte limitée à des patients EGFR et ALK moins et exprimant PD-L1  à plus de 90% (cohorte 3).

L'objectif principal était le taux de réponses des patients exprimant PD-L1 à au moins 25% dans les cohortes 1 et 2 validé par un comité indépendant, l’étude ayant été conçue pour inclure et traiter au moins 94 patients dans chaque cohorte.  Les objectifs secondaires étaient la survie globale, la survie sans progression, la durée de réponse, le taux de contrôle de la maladie et la tolérance.

Tous les patients recevaient 10 mg/kg de Durvalumab toutes les 2 semaines. 

Résultats

Au total 444 patients ont été traités : 111 dans la cohorte 1 (dont la plupart étaient mutés EGFR), 265 dans la cohorte 2 et 68 dans la cohorte 3.

Tous étaient lourdement prétraités puisque le nombre moyen de lignes reçues était respectivement de 3,8, 3,2 et 2,6 dans les cohortes 1, 2 et 3. De même les pourcentages de patients qui avaient reçu plus de 4 lignes étaient de 41, 34 et 13% dans ces 3 cohortes.

Les nombres médians de perfusions de Durvalumab à la date de point étaient respectivement de 6, 8 et 12,5 dans les 3 cohortes.

Les principaux résultats sont indiqués sur le tableau ci-dessous :

 

Cohorte 1

Cohorte 2

Cohorte 3

 

<25%

≥25%

<25%

≥25%

≥90%

Réponses (%)

4

12

8

16

31

Stabilité (%)

18

31

29

35

18

Durée de réponse (mois)

7,9

7,4

NA

12,3

NA

PFS (mois)

1,9

1,9

1,9

3,3

2,4

Survie médiane (mois)

9,9

13,3

9,3

10,9

NA

Survie à 1 an (%)

40

54,8

34,5

44,7

50,8

Des événements secondaires rapportés au traitement de grades 3 ou 4 sont survenus chez 9% des patients. Les plus fréquents étaient les pneumopathies (n=4, 1%), les diarrhées (n=3), les réactions lors de la perfusion (n=3), les élévations des gamma-GT (n=4, 1%) ou des transaminases, de la fatigue ou des vomissements dans moins de 1% des cas.

Cette étude de phase II apporte de nombreuses informations dont les principales nous semblent être : 1) Des taux de réponse non négligeables et d’autant plus élevés que l’immunohistochimie PD-L1 est ≥25%. 2) Des durées de réponse élevées (quel que soit le statut PDL) et une toxicité acceptable chez des patients lourdement traités. 2) Ces taux de réponse sont moins élevés lorsque les patients présentent une mutation EGFR ou une translocation ALK-EML4 mais les durées de réponse restent élevées.  3) Ces taux et durées de réponse sont encore plus élevés chez les patients qui expriment fortement PD-L1.

 

Reference

Durvalumab as third-line or later treatment for advanced non-small-cell lung cancer (ATLANTIC): an open-label, single-arm, phase 2 study.

Garassino MC, Cho BC, Kim JH, Mazières J, Vansteenkiste J, Lena H, Corral Jaime J, Gray JE, Powderly J, Chouaid C, Bidoli P, Wheatley-Price P, Park K, Soo RA, Huang Y, Wadsworth C, Dennis PA, Rizvi NA; ATLANTIC Investigators.

Lancet Oncol 2018 Mar 12.  [Epub ahead of print]

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