Journal of Thoracic Oncology

Atezolizumab versus docetaxel en deuxième ligne : de nouveaux résultats de l’étude de phase III OAK

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2018

Immunothérapie

En janvier 2017, nous commentions ici les résultats de l’étude de phase III OAK (cliquer ici). Cette importante étude à promotion industrielle menée chez 1225 patients dans 194 centres répartis dans 31 pays comparait en deuxième  ligne, chez des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules épidermoïdes ou non épidermoïdes, l’ atézolizumab, un anti PD-L1, au docétaxel.

Ces premiers résultats portaient sur une première analyse d’efficacité comprenant 850 patients (425 dans chaque bras). Pour tous les scores PD-L1, y compris chez les patients à score <1%, comme pour l’ensemble de la population, la survie était significativement supérieure chez les patients traités par atezolizumab et ces résultats étaient observés dans les cancers épidermoïdes comme dans les non épidermoïdes. Lors de cette première analyse, le suivi médian était de 21 mois et le HR de survie était à 0,73 avec une survie médiane à 13,8 mois dans le bras expérimental et 9,6 mois dans le bras standard. 

Ici sont rapportés les résultats avec un suivi supplémentaire médian qui atteint maintenant 26 mois pour une deuxième analyse d’efficacité comprenant les 1225 patients randomisés, 613 dans le bras atézolizumab et 612 dans le bras docétaxel. Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient toujours bien réparties.

Les résultats sont résumés sur le tableau ci-dessous :

 

Médiane de survie (mois)

HR (95% CI)

p

 

Atezolizumab

Docetaxel

Ensemble de la population

13,3

9,8

0,80 (0,70-0,92)

0,0012

Survie à 12 mois (%)

53

42,6

 

 

Survie à 18 mois (%)

38,6

28,7

 

 

Survie à 24 mois (%)

29,7

22,1

 

 

TC ou IC 1/2/3 

14,3

10,8

0,77 (0,64-0,92)

0,0045

TC ou IC 2/3

16,3

10,8

0,64 (0,49-0,84)

0,0012

TC ou IC 3

20,5

8,9

0,45 (0,30-0,68)

<0,0001

TC ou IC 0

12,6

8,9

0,84 (0,69-1,03)

0,088

 On voit qu’un important et significatif bénéfice de survie persiste pour l’ensemble de la population et ce bénéfice se retrouve à 12, 18 et 24 mois. On voit que ce bénéfice se retrouve chez tous les patients dont la tumeur (TC) ou les cellules immunitaires (IC) de l’environnement tumoral expriment PD-L1 et qu’il est le plus important chez les malades qui ont la plus forte expression avec une survie qui est plus que doublée. Le bénéfice observé chez les patients qui n’expriment pas PD-L1 n’est pas significatif. Ce bénéfice est significatif pour les épidermoïdes comme pour les non-épidermoïdes. 

Pour l’ensemble de la population il n’a pas été observé de bénéfice significatif de survie sans progression. Seuls les patients qui avaient une expression élevée de PD-L1 (TC ou IC 2/3 et TC ou IC 3) avaient une survie sans progression plus élevée lorsqu’ils étaient traités par atézolizumab. Enfin l ‘écart entre la durée de réponse sous atézolizumab et  sous docétaxel est très important (23,9 vs 6,3 mois). A signaler enfin que davantage de patients du bras docétaxel ont reçu secondairement une immunothérapie (le plus souvent du nivolumab). 

Enfin, pour cette nouvelle analyse, une mise à jour des toxicités a été effectuée. L’incidence des événements adverses rapportés au traitement était de 64% sous atézolizumab et de 86% sous docétaxel. Ils étaient nettement inférieurs en ce qui concerne les grades 3 et 4  (14,9% vs 42,4%). Aucune toxicité de grade 5 n’a été observée sous atézolizumab.

Ces résultats actualisés viennent encore consolider les premiers résultats de l’étude de phase III OAK. Du fait de son efficacité et de sa toxicité modéré l’atézolizumab aura certainement une place importante parmi les immunothérapies disponibles pour le traitement des cancer bronchique non à petites cellules.  

 

 

 

 

 

 

Reference

Updated Efficacy Analysis Including Secondary Population Results for OAK: A RandomizedPhase III Study of Atezolizumab versus Docetaxel in Patients with Previously Treated AdvancedNon-Small Cell Lung Cancer.

Fehrenbacher L, von Pawel J, Park K, Rittmeyer A, Gandara DR, Ponce Aix S, Han JY, Gadgeel SM, Hida T, Cortinovis DL, Cobo M, Kowalski DM, De Marinis F, Gandhi M, Danner B, Matheny C, Kowanetz M, He P, Felizzi F, Patel H, Sandler A, Ballinger M, Barlesi F.

J Thorac Oncol2018; 13 : 1156-1170

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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