Journal of Thoracic Oncology

AUY922, un inhibiteur de HSP-90 chez des patients atteints d’un CBNPC prétraité : une étude de phase II

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2018

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

La protéine de choc thermique HSP90 joue un rôle dans la régulation des voies de signalisation des cellules ce qui en fait une cible pour de nouveaux agents anticancéreux tel que AUY922 qui est un inhibiteur de HSP-90 exploré dans cette étude internationale multicentrique de phase II à promotion industrielle.  

Les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules avancé étaient divisés selon leur statut moléculaire en 4 groupes : mutés EGFR ou RAS, réarrangés ALK et sauvages. Tous les patients devaient avoir reçu antérieurement plus de 2 lignes de traitement  à l’exception des patients mutés EGFR qui pouvaient avoir reçu moins de 2 lignes (EGFR<2). 

L'objectif principal était le taux de réponse. La constatation d’une progression durant les 18 premières semaines faisait parler d’absence de bénéfice clinique. 

Les objectifs secondaires étaient la survie globale, la survie sans progression, la toxicité et la pharmacocinétique. 

Au total 153 patients ont été inclus dont 22 réarrangés ALK, 35 mutés EGFR, 31 mutés EGFR<2, 28 mutés KRAS, 34 sauvages et 3 de statut inconnu. 

Vingt patients (13,1%) ont eu une réponse selon les investigateurs et 15 (9,8%) de ces réponses ont confirmées par un panel de relecteurs indépendants.   Par ailleurs,  17 (11,1%) ont eu une stabilité à 18 semaines.

Les taux de réponse les plus élevés ont été observés :

  • Chez les patients  présentant un réarrangement ALK  avec 7 réponses (31,9%) dont 6 ont été confirmées en relecture centralisée. 
  • Et chez les mutés EGFR ayant reçu plus de 2 lignes de traitement avec 6 réponses (17,1%) dont 5 ont été confirmées en relecture centralisée.

La survie sans progression médiane était de 2,35 mois chez les réarrangés ALK et 2,56 mois chez les mutés EGFR. Les survies médianes de ces 2 groupes étaient respectivement de 9,5 et 8,4 mois. 

La durée médiane d’exposition au traitement était de 7 semaines et 80% des patients n’ont pas eu besoin de réduction de doses. Seulement 10 patients (6,5%) ont interrompu leur traitement du fait d’un événement secondaire rapporté au traitement. 

Au total, 67,3% des patients ont présenté des effets adverses dont les 3 plus souvent rapportés au traitement étaient les diarrhées, les nausées et l’asthénie.  Aucun décès n’a été rapporté au traitement. 

Les auteurs concluent que ce traitement est intéressant chez les patients présentant une translocation ALK-EML4 ou une mutation EGFR prétraités et en progression. Plusieurs autres études cliniques sont en cours et il faudra rester attentif à leurs résultats (cliquer ici).

 

Reference

Phase 2 Study of the HSP-90 Inhibitor AUY922 in Previously Treated and Molecularly DefinedPatients with Advanced Non-Small Cell Lung Cancer.

Felip E, Barlesi F, Besse B, Chu Q, Gandhi L, Kim SW, Carcereny E, Sequist LV, Brunsvig P, Chouaid C, Smit EF, Groen HJM, Kim DW, Park K, Avsar E, Szpakowski S, Akimov M, Garon EB.

J Thorac Oncol2018; 13 : 576-584

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