Journal of Clinical Oncology

Avons-nous vraiment besoins d’échelles d’évaluation onco-gériatrique pour mieux prendre en charge nos patients âgés atteints de CBNPC métastatiques ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2016

Cancers du sujet âgé

Cette étude de phase III  conduite par le GFPC-GECP et publiée par Romain Corre et al. a randomisé 494 patients âgés de plus de 70 ans, de PS 0 à 2, atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade métastatiques, provenant de 45 centres en France et en Espagne.

Le but était d’évaluer l’apport d’une évaluation gériatrique globale (CGA) prenant en compte des paramètres fonctionnels,  cognitifs,  émotionnels, nutritionnels, sociaux…et les comorbidités, dans le choix du traitement pour les sujets âgés. Au total, 251 patients ont été randomisés dans le bras « standard »  et recevaient, soit du docetaxel  en monothérapie (patients de plus de 75 ans et/ou PS 2, n=163), soit un doublet à base de carboplatine (+pemetrexed pour les non épidermoïdes, n=65 ; ou + gemcitabine pour les épidermoïdes, n=23). Dans le bras CGA, en fonction des score, les patients étaient jugés « fit » pour la chimiothérapie et recevaient les mêmes drogues que dans le bras standard selon l’histologie (respectivement n=84 et n=27), ou jugés vulnérables et ils ne recevaient que le docetaxel en monothérapie (n=76), soit enfin des soins de support d’emblée étaient proposés pour les patients considérés comme trop fragiles et non éligibles à la chimiothérapie (n =56).

L’évaluation par CGA prenait, en temps médian, 35 minutes pour être réalisée.  Elle a permis d’identifier 23% qui sont d’emblée placés sous soins de support seuls. On ne note aucune différence entre les bras en terme de temps jusqu’à échec du traitement. Néanmoins parmi les causes d’échec du traitement, on note plus de toxicité dans le bras standard que dans le bras CGA (respectivement p=11.8% versus 4.8%, p=0.007) mais en ne considérant que les patients de ce bras traités par chimiothérapie cela n’atteint plus le seuil de significativité (respectivement  11.8% versus 6.3% p=0.06). Il n’y a pas de différence en terme de médiane de survie sans progression (p=0.59) ni de survie globale (p=0.87) entre les deux bras.

Il s’agit donc de la première étude qui intègre l’évaluation onco gériatrique globale dans la stratégie thérapeutique du sujet âgé. Elle n’a pas permis d’améliorer la survie chez les patients du bras CGA, peut-être du fait de cut-off mal choisis pour stratifier les patients en fit, fragile ou inéligibles à la chimiothérapie. On notera néanmoins que cette évaluation permet probablement d’éviter un excès de toxicités liées aux traitements chez des patients mieux identifiés avant toute décision thérapeutique.

Reference

Use of a Comprehensive Geriatric Assessment for the Management of Elderly Patients with Advanced Non-Small-Cell Lung Cancer: The Phase III Randomized ESOGIA-GFPC-GECP 08-02 Study.

Corre R, Greillier L, Le Caër H, Audigier-Valette C, Baize N, Bérard H, Falchero L, Monnet I, Dansin E, Vergnenègre A, Marcq M, Decroisette C, Auliac JB, Bota S, Lamy R, Massuti B, Dujon C, Pérol M, Daurès JP, Descourt R, Léna H, Plassot C, Chouaïd C.

J Clin Oncol. 2016 Feb 16. pii: JCO635839. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer