Cancer

La chimiothérapie adjuvante des malades de 70 ans et plus : encore une étude dans la « vraie vie ».

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2015

Traitement péri-opératoire, Cancers du sujet âgé

Les patients âgés sélectionnés inclus dans les essais thérapeutiques tirent bénéfice de la chimiothérapie adjuvante sans que la toxicité de celle-ci ne soit significativement accrue (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18640938). Ce bénéfice est également observé dans la « vraie vie »  comme l’avait montré une importante étude canadienne que nous avions analysée sur ce site il y a 3 ans  (/le-cabazitaxel-un-nouveau-taxane-compare-au-topotecan-en-deuxieme-ligne-dans-le-cancer).

Voici une nouvelle étude qui porte sur une population américaine de  plus de 7500 patients opérés d’un cancer de stade IB à III entre 2001 et 2011 dans les centres d’anciens combattants. Parmi ceux ci, 62% étaient âgés de moins de 70 ans et 38% de 70 ans ou plus.

Les deux populations différaient significativement sur plusieurs points : il y avait nettement plus de patients anciens fumeurs, présentant un cancer épidermoïde, de stade IB ou à score de Charlson élevé. 

Le pourcentage  des patients qui recevaient une chimiothérapie adjuvante était, chez les sujets âgés, d’environ la moitié de celui des patients jeunes (15,3% vs 31,6%, p<0,0001).

La réduction du risque de décès liée à la chimiothérapie adjuvante était un peu inférieure chez les malades âgés à celle observée chez les malades jeunes, mais cette réduction restait significative :

-       le hazard ratio de décès était chez les patients jeunes de 0,79 ; 95% CI, 0,72-0,86.

-       Chez les patients âgés, il était de 0,81 ; 95% CI, 0,71-0,92.

Cette réduction de risque variait avec le stade et était particulièrement importante pour les patients atteints de cancers de stade II qui, qu’ils soient jeunes ou âgés, avaient la même réduction de risque de 28%.

A noter enfin que, dans cette étude, le bénéfice reste identique avec le carboplatine  ou le cisplatine.    

Ce travail confirme une fois encore les données classiques : quand une chimiothérapie adjuvante est indiquée,  moins de patients âgés de 70 ans ou plus que de patients plus jeunes reçoivent une chimiothérapie adjuvante. Toutefois quand les patients reçoivent ce traitement,  le bénéfice est le même qu’ils soient âgés ou non.

Reference

Effect of age on the efficacy of adjuvant chemotherapy for resected non-small cell lung cancer.

Ganti AK, Williams CD, Gajra A, Kelley MJ.

Cancer 2015; 121 : 2578-85

46 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer