Journal of the National Cancer Institute

Bénéfice des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR et statut mutationnel : une méta-analyse

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2013

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Tous les essais randomisés comparant un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR à une chimiothérapie, à un placebo ou à un traitement de confort,  ou  un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR  et une chimiothérapie à cette seule chimiothérapie ont été inclus dans cette méta-analyse destinée à mieux définir l’impact des mutations sur le pronostic.

Sur 40 études identifiées, 23 étaient éligibles, soit 14 570 patients. Chez un tiers de ces patients (soit 4473 patients) le statut mutationnel était connu. 

Survie sans progression

Les données concernant la PFS étaient disponibles dans 21/23 essais. Les études BR21 et ISEL n’ont pas été incluses.   

  • Chez les patients mutés, le traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR était associé à une diminution du risque de progression en première (HR = 0,43; 95% CI = 0,38 – 0,49; P < 0,001)  et seconde ligne (HR = 0,34; 95% CI = 0,20 - 0.60; P < 0,001).
  • Chez les patients non mutés, le traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR ne réduisait pas le risque de progression et était même significativement inférieur à la chimiothérapie en deuxième ligne.

Lorsqu’un traitement de maintenance était comparé à un placebo, les inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR  réduisaient le risque de progression chez les mutés (HR = 0,15, 95% CI = 0,08- 0,27, P < 0 ,001) comme chez les non mutés HR = 0,81, 95% CI = 0,68 to 0,97, P = 0,02).

Lorsque l’inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR  était associé à une chimiothérapie dans 4 essais et que cette association était comparée à la seule chimiothérapie, le risque de progression était réduit que les sujets soient mutés ou non. En revanche, lorsque l’inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR  en monothérapie était comparé à une chimiothérapie ce traitement diminuait le risque de progression chez les mutés et l’augmentait chez les non mutés.   

Survie globale

Les données de survie globale étaient disponibles dans 19/23 essais. Le traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR  n’avait pas d’impact sur la survie dans aucune situation.

 

Cette méta-analyse confirme le fort impact du statut mutationnel sur la PFS, sans mise en évidence d’impact sur la survie globale (lié au fait que la plupart des mutés recevaient un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR  en deuxième ligne ou plus). Il est clair que les traitements de première ligne doivent être réservés aux mutés, et non aux patients repérés sur de seuls critères cliniques. L’étude IPass l’avait parfaitement démontré.

Une deuxième donnée est moins habituellement connue, est que l'association d'un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR et d'une chimiothérapie est supérieur en terme de PFS à la seule chimiothérapie que les sujets soient mutés ou non.

La troisième donnée qu’a suggéré l’étude TAILOR, est que chez les non mutés en deuxième ligne la chimiothérapie était plus active que l’inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR. Le problème de la troisième ligne ou des contre-indication à la chimiothérapie n’est pas abordé.

La quatrième donnée est que le traitement de maintenance réduit le risque de progression quelque soit le statut mutationnel, mais qu’il le réduit davantage chez les mutés que chez les non mutés.  

 

 

Reference

Impact of EGFR Inhibitor in Non-Small Cell Lung Cancer on Progression-Free and Overall Survival: A Meta-Analysis.

Lee CK, Brown C, Gralla RJ, Hirsh V, Thongprasert S, Tsai CM, Tan EH, Ho JC, Chu da T, Zaatar A, Osorio Sanchez JA, Vu VV, Au JS, Inoue A, Lee SM, Gebski V, Yang JC.

J Natl Cancer Inst 2013;105 : 595-605. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer