Lung Cancer

Bevacizumab et erlotinib en première ligne

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2012

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Cette étude de phase II multicentrique a été conduite par 14 institutions du  Swiss Group for Clinical Cancer Research (SAKK) entre 2006 et 2009. Elle porte sur des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes de stades avancés. Ils étaient traités en première ligne par une association de bevacizumab (15 mg/kg, J1=J22) et d’erlotinib (150 mg per os quotidiennement) jusqu’à progression ou toxicité majeure. Ensuite, ils recevaient une chimiothérapie par cisplatine ou carboplatine et gemcitabine. L’objectif principal était le taux de contrôle de la maladie à 12 semaines. Cent neuf patients étaient nécessaires pour détecter un taux de contrôle de la maladie à 12 semaines ≥65%.

Au total 103 patients ont été inclus et 101 ont été évaluables. Les résultats ont été les suivants :

  • La durée médiane de traitement par bevacizumab et erlotinib a été de 4,2 mois.
  • Parmi les 101 patients évaluables, 55 étaient en contrôle de la maladie à la 12éme semaine, taux significativement plus élevé chez les 12 patients qui présentaient une mutation activatrice de l’EGFR que chez les non mutés. Ce taux de l’ensemble de la population était inférieur à celui qui était attendu.
  • Le taux de réponse était de 10,9%.
  • Seulement 62 des 98 patients (63.3%) qui ont arrêté l’association bevacizumab et erlotinib ont reçu la chimiothérapie qui était prévue.
  • La médiane de survie globale de l’ensemble des patients était de 14,1 mois avec des taux de survie à 1 an et 2 ans à 57,9% et 30,3%.
  • Si on exclut les patients avec une mutation activatrice de l’EGFR, la médiane de survie n’est plus que de 13,2 mois, les données concernant la survie à 1 et 2 ans n’étant pas indiquées.
  • La toxicité était acceptable mais 2 patients ont eu une hémorragie fatale (une hémoptysie et une hémorragie digestive).

Ces résultats peuvent paraître intéressants car comparables à ceux obtenus avec une association plus classique de première ligne par chimiothérapie et bevacizumab comme par exemple l’essai de l’ECOG (http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa061884 en accès libre). Néanmoins, il s’agit ici d’une étude de phase 2 dont la population était très sélectionnée. Par exemple plus de 52% des patients avaient un PS à 0 alors que c’était le cas de 40% des patients de l’essai de l’ECOG.

Cette association n’a pas l’AMM, et ne peut en aucun cas être conseillée chez des patients non mutés.    

Reference

Bevacizumab and erlotinib (BE) first-line therapy in advanced non-squamous non-small-cell lung cancer (NSCLC) (stage IIIB/IV) followed by platinum-based chemotherapy (CT) at disease progression: A multicenter phase II trial (SAKK 19/05).

Zappa F, Droege C, Betticher D, von Moos R, Bubendorf L, Ochsenbein A, Gautschi O, Oppliger Leibundgut E, Froesch P, Stahel R, Hess T, Rauch D, Schmid P, Mayer M, Crowe S, Brauchli P, Ribi K, Pless M; on behalf of the Swiss Group for Clinical Cancer Research (SAKK).

Lung Cancer 2012; 78 : 239-244. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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