Journal of Thoracic Oncology

Biopsies liquides et cancers bronchiques à petites cellules

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2018

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Cancers à petites cellules

Les « biopsies liquides » (notamment l’analyse de l’ADN tumoral circulant) sont devenues routinières dans bon nombre de centres et sont généralement utilisées pour détecter les mécanismes responsables d’une résistance aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR de première ou deuxième génération, dans les cancers bronchiques non à petites cellules (généralement mutés EGFR). Leur rôle en monitoring est à ce jour affaire de recherche clinique.

Les données sont nettement moins bien connues dans le cancer à petites cellules. C’est l’objet de cette étude rapportée par Almodovar K et al. qui concerne 27 patients porteurs de cancers bronchiques à petites cellules  (59% de forme disséminée) suivis sur le plan biologique pendant 26 mois. Les patients faisaient l’objet de prélèvements sanguins (souvent multiples, de 1 à 12 selon les patients) sur tube Streck (Omaha, NE).

L’analyse moléculaire recherchait des mutations, délétions ou anomalie de nombre de copies de 14 gènes (P53, RB1, 4 gènes de la famille NOTCH, PIK3CA, PTEN, FGFR1, BRAF, KIT….). Des anomalies ont été retrouvées chez plus de 80% des patients ayant un cancer bronchique à petites cellules.

L’anomalie la plus fréquente sans surprise concernait P53 (19 patients sur 27), suivie de RB1 chez un patient sur deux (14/27). Quatorze patients étaient porteurs des deux anomalies.

L’analyse moléculaire longitudinale permet de détecter la rechute plus précocement que le scanner. Il pourrait s’agir d’un élément intéressant notamment dans les situations équivoques (modifications au sein de séquelles de radiothérapie, rechute sur site métastatique occulte…).

Les auteurs proposent également d’adapter le schéma de traitement en fonction de ce profil moléculaire, en ne proposant par exemple l’irradiation prophylactique cérébrale qu’aux patients atteints d’un cancer bronchique à petites cellules localisé  en réponse complète radiologique et « biologique ». La disparition des anomalies sous traitement pourrait être un élément déterminant la sensibilité au platine.

Les auteurs soulignent le fait que la technique est aisée et que son implémentation dans les algorithmes de prise en charge n’est absolument pas illusoire pour une pratique de routine. Elle nécessiterait néanmoins d’être standardisée et validée sur un plus grand nombre de patients.

 

Reference

Longitudinal Cell-Free DNA Analysis in Patients with Small Cell Lung Cancer RevealsDynamic Insights into Treatment Efficacy and Disease Relapse.

Almodovar K, Iams WT, Meador CB, Zhao Z, York S, Horn L, Yan Y, Hernandez J, Chen H, Shyr Y, Lim LP, Raymond CK, Lovly CM.

J Thorac Oncol 2018; 13 : 112-123

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer