Journal of Thoracic Oncology

Quel est l’impact des syndromes cushingoïdes sur le pronostic des cancers bronchiques à petites cellules.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2014

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Cancers à petites cellules

Le pronostic des syndromes paranéoplasiques endocriniens des cancers bronchiques à petites cellules, et principalement celui des syndromes cushingoïdes a une mauvaise réputation.

Pour confirmer ou infirmer cela, les auteurs de cette étude rétrospective menée à Grenoble par l’équipe de Denis Moro-Sibillot, ont revu 407 patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules pendant une période de 14 ans.

Parmi ceux-ci, 304 n’avaient pas de  syndrome paranéoplasique,  23 avaient un syndrome de Cushing (15 au diagnostiques et 8 à la première récidive), 56 avaient un autre syndrome paranéoplasique et dans 24 cas il n’y avait pas assez d’informations disponibles. Ces derniers n’ont pas pu être intégrés dans l’étude qui a donc porté sur 383 patients.

Si l’on compare les 79 patients avec un syndrome paranéoplasique aux 304 qui n’en avaient pas on note qu’au moment du diagnostic :

-       ils avaient plus souvent un amaigrissement,

-       ils avaient plus fréquemment un PS élevé,

-       leur cancer était plus souvent disséminé (72 vs 53%),

-       et qu’ils étaient moins sensibles à la chimiothérapie de première ligne (33 vs 48%).

Tous ces facteurs étaient encore plus aggravés chez les patients qui étaient atteints de syndrome cushingoïde.

De même, lors de la rechute, les PS étaient plus élevés chez les malades atteints de syndrome cushingoïde et l’absence de réponse  à la chimiothérapie était plus fréquente.

Enfin la médiane de survie de l’ensemble des patients était de 11,8 mois, 13,1 pour ceux qui n’avaient pas de syndrome paranéoplasique et 8,1 chez ceux qui avaient un syndrome paranéoplasique.

Parmi ces derniers, ceux qui avaient un syndrome cushingoïde avaient une encore plus mauvaise survie que les autres (6,6 vs 9,2 mois). Plus encore, les patients qui avaient un syndrome cushingoïde au moment du diagnostic n’avaient une survie que de 4,8 mois et si celui-ci était diagnostiqué à la rechute, leur survie était inférieure à 1mois.

En analyse multivariée, toutes ces données sont confirmées et globalement le fait d’avoir un syndrome cushingoïde est un facteur de risque accru de décès (2,31; p ≤ 0,001).

Le syndrome cushingoïde est donc bien le pire des syndromes paranéoplasiques. 

Reference

Prognostic Impact of Paraneoplastic Cushing’s Syndrome in Small-Cell Lung Cancer

Nagy-Mignotte H, Shestaeva O, Vignoud L, Guillem P, Ruckly S, Chabre O,  Sakhri L, Duruisseaux M, Mousseau M, Timsit JF, Moro-Sibilot D.

J Thorac Oncol. 2014; 9 : 497–505

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer