Journal of Thoracic Oncology

BMI et survie des opérés : un lien significatif

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2017

Chirurgie

Plusieurs études ont suggéré que les patients atteints de cancers broncho-pulmonaires qui ont un BMI élevé ont un meilleur pronostic. Plusieurs études ont même montré que non seulement la surcharge pondérale n’était pas un facteur de risque chirurgical mais même que la mortalité postopératoire des patients étaient significativement inférieure lorsqu’ils avaient un BMI élevé. C’est en tout cas ce qu’avait montré en janvier 2014 une étude française effectuée à partir de près de 20 000 patients ayant dû une lobectomie pour cancer de la base EPITHOR et coordonnée par PA Thomas (cliquer ici).

Mais qu’en est-il à long terme ? C’est la question à laquelle se propose de réponse cette étude rétrospective menée sur 1935 patients opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules  au MD Anderson entre 2000 et 2014. Leur âge moyen était de 66 ans et la répartition par sexes était à peu près égale. Parmi ceux-ci, 59% avaient un stade I, 22% un stade II, 16% un stade III et 3% un stade IV. Leur BMI était :

  • <25 chez 33,4%,
  • ≥25 et <30 (surpoids) chez 39,5%,
  • ≥30 et <35 (obésité) chez 19,4%
  • et ≥35 (obésité sévère) chez 7,6%.

En analyse univariée :

  • le stade élevé, la pneumonectomie, la résection en coin (wedge), l’histologie épidermoïde le tabagisme et le sexe masculins étaient associés à une mauvaise survie.
  • Seul un BMI≥35 était associé à une meilleure survie.
  • Lorsque le BMI était considéré comme une variable continue une association significative avec la survie été observée.

En analyse multivariée le BMI restait un facteur indépendant prédictif de survie.

Un appariement par la méthode des scores de propension a été réalisé en constituant 3 groupes de patients selon que leur BMI était inférieur à 25, de 30 à 34 et ≥35. Une survie significativement meilleure a été observée chez les patients dont le BMS était ≥30 que chez ceux chez lesquels il était <25.  

Cette étude confirme donc un lien significatif entre un BMI élevé et une survie prolongée des patients opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules. Cet « obesity paradox » vient d’être  d'ailleurs démontré dans une récente méta-analyse des données de plus de 78 000 malades (cliquer ici). On peut se demander si cette meilleure survie n'est pas, au moins en partie, liée à une meilleure sélection de ces patients, ce qui pourrait signifier que c’est en partie parce qu’ils ont été mieux sélectionnés que les patients opérés qui ont un BMI élevé ont une meilleure survie.

Reference

The Influence of Body Mass Index on Overall Survival Following Surgical Resection of Non-Small Cell Lung Cancer.

Sepesi B, Gold KA, Correa AM, Heymach JV, Vaporciyan AA, Roszik J, Dmitrovsky E, Liu X.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 1280-1287.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer